Troppa grazia n'a rien à voir avec le récent L'apparition, que ce soit en termes d'ambition ou de structuration. Le film de Gianni Zanasi (Notamment remarqué pour Ciao Stefano) laisse très circonspect quant à ses visées réelles avec la Vierge Marie qui surgit d'un coup dans l'Italie contemporaine aux yeux d'une géomètre mère célibataire, qui n'est même pas croyante mais très confuse dans sa vie. S'agit-il d'une parabole sur le manque de spiritualité de notre époque, qui n'a foi que dans le supposé progrès ? Peur-être mais les ruptures de ton et le ton ironique qui tend vers la comédie ont de quoi perturber dans ce qui s'apparente à une fable dont on a peine à saisir toutes les subtilités. Une fois que l'on a renoncé à chercher le pourquoi du comment, cela va déjà mieux et on peut admirer la qualité plastique de la photo de Troppa grazia et, surtout, oh oui surtout, l'extraordinaire talent d'Alba Rohrwacher, sans nul doute l'une des toutes meilleures actrices actuelles, tous continents confondus. Grazia à elle, le film est regardable et même parfois divertissant.