Malheureux paradoxe que ce film complètement vampirisé de toute vitalité, de toute vibration, de toute énergie. Moderniser le mythe revient, pour Claire Denis, à en faire une allégorie de la solitude contemporaine avec tout ce que ce genre d'étiquette cliché implique de fumeux. Sous prétexte de soi-disant dépeindre une société malade et aseptisée ou le désir devient un luxe autodestructeur, la cinéaste a convoqué un arsenal filmique des plus sinistres. Photographie blafarde digne d'un téléfilm AB3, rares dialogues d'une stupéfiante platitude, acteurs singeant le spleen avec force moues déconfites et intermèdes érotico-trash filmés comme un obscur DTV... Tout concourt à édifier un monument d'ennui, candidat sérieux au titre de pire film de vampires de l'histoire du cinéma.