Dans la grande tradition des thrillers horrifiques grand public américains, Trouble jeu ne manque pas d’atouts, et, d’entrée, son casting impeccable permet à son récit de s’installer avec une certaine efficacité. Si Robert de Niro ne se foule pas plus que ça pour faire le job, c’est, d’abord, la composition de Dakota Fanning qu’on retient à ses côtés. Avec ses yeux ronds et son air inquiétant, elle réussit à elle seule à installer un climat inquiétant qui intrigue longtemps avant que le récit ne commence à dérouler ses révélations. Famke Janssen et Elisabeth Shue font, de leur côté, de très jolis seconds rôles qui servent, à plusieurs reprises, de détonateurs dans un scénario qui a certainement la faiblesse de donner trop d’indices pour réussir à surprendre en fin de course son spectateur.
C’est assurément le point faible de l’ensemble. Qui connaît ce genre de thrillers et qui se révèle attentif à certaines scènes comprend assez rapidement ce qu’on cherche à nous dire tout en le cachant. Bref, le film n’invente rien mais exploite des recettes connues avec suffisamment d’habileté pour que le film soit très agréable à suivre. L’intrusion du mal dans une famille déjà frappée par le malheur n’est pas un sujet nouveau mais le réalisateur a l’intelligence de rendre son atmosphère de plus en plus inquiétante jusqu’à l’explosion finale. La tension est ainsi bien gérée, certaines scènes fonctionnent remarquablement bien et l’ensemble a l’intelligence de ne pas multiplier les rebondissements pour ne pas sombrer dans le ridicule.
Dommage cependant que le final ne soit pas tout à fait à la hauteur du mystère qui nous a été présenté. Comme souvent dans ces petits thrillers, la fin a tendance à en faire des caisses, ce qui, mécaniquement, a tendance à adoucir son ambiance et son impact. C’est l’accumulation de clichés et de tics propres au genre qui, malheureusement au fur et à mesure du film, font que celui-ci, s’il reste sympathique, touche le plafond de verre.