Non, ceci n’est pas une critique, mais plutôt un commentaire sur le style Frédéric Schoendoerffer. Commentaire que j’ai réussi à grapiller sur un autre site de cinéma et que je croyais donc perdu. J’ai remis la main dessus et je consentais à le faire partager.
Ainsi, je me permets, pour remplacer ma critique de « Truands » qui aurait été assassine, cette petite disgression afin de pallier cette absence et ainsi mettre un 6/10 pour ce commentaire qui résume, j’espère, l’ensemble de l’œuvre de Schoendoerffer fils.
Commentaire retrouvé écrit il y a 5 ans :
Dans la lignée Schoendoerffer, je nomme le père Pierre : ex-réalisateur de "La 317ème section" et ex-photographe de guerre. Je nomme ensuite le fils, Frédéric.
Avec "Truands", je marque de fer rouge mon premier commentaire pour Schoendoerffer fils, marchant dans les pas de son père, avec un style dominateur et révélateur, la rage de son père se complétant dans les polars qu'il nous propose.
Premier film de Frédéric que j'ai vu : "Agents secrets" avec le couple Cassel-Bellucci. Film atypique et poison se terminant en queue de poisson (j'ai trouvé).
Deuxième film : "96 heures" vu le 01/05/2014 au cinéma. Mis à part l'affrontement au sommet Lanvin-Arestrup, il n'y a pas grand-chose à se mettre sous la dent. Mêmes les personnages secondaires ne servent pas à grand-chose. Ce qui sauve le film ? La tension nerveuse et glaciale de Schoendoerffer, très bien retransmise dans les émotions des deux rôles principaux. Très beau point Frédéric ! Par contre, pourquoi le réalisateur nous donne la solution un peu trop simple à la fin ? On aurait dit un poisson qui tourne dans son bocal. On va dire qu'il s'agit d'une demie-fin, un rien bâclée. N'est-ce pas Frédéric ?
Troisième film : "Truands". Dérangeant, violent, glauque, alpagueur... à ne pas mettre dans toutes les mains. Un interdit aux moins de 16 ans clair et net. Un film réaliste qui nous plonge dans les arcanes de la mafia française. Et Frédéric d'appuyer là où ça fait mal : l'amitié, l'union de la famille. Le point d'orgue de "Truands" ? L'interprétation hallucinante de Philippe Caubère et un Benoît Magimel magistral pour un casting que je considère comme austère, lancinant et donc forcément inédit. Une partition sans fausses notes de tous les acteurs (Caubère, Dalle, Magimel, Marchal...). Sublime !! Le tout auréolé de la fluidité constante et habituelle de la musique proposé par Bruno Coulais, ça ne peut que plaire. En tout cas, j'adore ! Le moins de "Truands" ? Le final, aussi impromptu qu'inimaginable, qui déboule cash sur le générique de fin. Mais comment se termine l'histoire Frédéric ??
Finalement, tous les films de Schoendoerffer fils que j'ai vu se caractérisent par un style visuel réaliste et par un final inexpliqué. Je ne dis pas qu'il s'agit d'un genre policier inabouti, c'est que j'ai du mal à accrocher à ses trouvailles scénaristiques. Tout simplement.
Et je n'ai pas dit que Frédéric ne fait pas du cinéma. De ses trois films, je retire de ce réalisateur l'artisan du polar contemporain avec sa galerie de trognes inoubliables (Cassel fils (bien évidemment !!), Marchal, Caubère), tout comme l'avait fait son père en son temps (Dufilho, Perrin, Cremer).
La seconde génération est assurée...
Pour info, j’ai revu « Truands » pendant l’été 2019, et je suis resté sur la même impression.
Résultat : un beau 6/10 pour ces trois films qui ne laissera personne indifférent et un nom, Schoendoerffer, qui saura perdurer dans les annales du cinéma.
Spectateurs, si vous avez vu les Schoendoerffer, vous serez vaccinés …à vie !