Je n'ai pas vu l'original, ce qui déplaira à ceux qui jugent cet opus en regard de son ancêtre. Mais ce Western "moderne" m'a captivé. Et c'est avec un étonnement teinté d'un "bon sang mais c'est bien sûr" que je découvris dans le générique final que Ethan et Joel Cohen étaient à la manœuvre.
La très jeune Mattie, du haut de ses quatorze ans, engage un marshal vieux et aigri, le meilleur parait-il, pour retrouver l'assassin de son père. Voilà pour l'histoire.
Comme toujours chez les Cohen, le personnage principal, investi d'une mission quasi divine, est doué d'une obstination hors du commun. Celle-ci accompagne la narration faisant naître chez le spectateur d'abord l'amusement, puis l'étonnement pour finir en fascination. On a beau être dans un film hollywoodien où l'apothéose finale se doit de conclure sur un happy-end éblouissant, on se demande jusqu'à la fin comment ce personnage peut atteindre l'objet de sa quête tant son univers se désagrège au fur et à mesure de sa progression.
Chacun des personnages est campé dans une posture caricaturale. Le langage est soutenu à la limite du ridicule. Les décors sont fabuleux. La lumière admirablement maîtrisée. La musique agrémente et rehausse à point le festin. Bref, la machine Cohen est à l'œuvre. On aime ou on n'aime pas. Pour ma part elle m'a toujours conquis et la magie a une fois de plus opéré. Bravo!