Ce film est une pépite où la demi-mesure n’a pas lieu d’être. Sans forcément pousser le vice jusqu’à Commando (avec lequel il a de nombreux points communs), le film allie à merveille comédie et action avec ce qu’on pourrait considérer comme un genre en soit : Schwarzy. Et on se régalera. L’histoire sera hyper classique mais restera tout de même imprévisible tant la surenchère et l’inattendu viennent brouiller la grille de lecture. Les personnages seront unidimensionnels, caricaturaux au possible, et pourtant ils fonctionneront parfaitement dans ce film d’action assumé en roue libre.
Plus qu’un remake, on sent surtout l’envie de se lâcher et ne pas se prendre la tête plus de trente secondes. Une sorte d’exutoire qui fonctionne donc aussi chez le spectateur, la suspension consentie de l’incrédulité n’étant jamais brisée malgré les éléments complètement improbables qui se succèdent les uns après les autres au cours du film. C’est ce qui rend ce film aussi fun et efficace, là où beaucoup d’autres auraient pu échouer, car il réussit un truc a priori paradoxal : il parvient à doser la surenchère à la perfection. Ou du moins, il parvient à la contenir de façon cohérente dans son propre univers.
Le casting sera d’ailleurs à l’image, avec Schwarzy dans un rôle taillé à sa mesure et avec lequel il joue toutes les facettes, aussi bien le côté machine de destruction massive qu’humain maladroit rempli de défauts. Jamie Lee Curtis proposera quelque chose d’intéressant, dans le sens où son rôle et ce que le son personnage traverse s’accorde avec le reste (et respect pour avoir tourner toutes les scènes dans sa robe). Idem avec Tom Arnold ou Bill Paxton, rôles secondaires qui viennent renforcer l’ensemble, et tout le reste du casting.
Techniquement, le film est là aussi une réussite. Sa musique restera très classique et sera sans doute le point le plus faible, mais elle fonctionnera quand même. Les effets spéciaux sont pour le moins impressionnants, même si on est aux prémices des CGI sur certaines scènes, et les maquettes sont toujours aussi efficace. Les décors seront tout aussi sympas. Quant à la mise en scène, James Cameron se libère complètement en se calquant sur la surenchère tout en proposant des plans très intéressants, voire devenus cultes depuis. À l’image de l’intrigue, il joue parfaitement entre l’aspect comédie et action de son film, et c’est ce qui le rend aussi cohérent dans sa globalité.
True Lies n’est sans doute pas un grand film, mais il est sans doute un excellent divertissement devant le quel on ne peut que passer un bon moment.