WIP où Kôyû Ohara en fait (un peu) trop

Dans les WIP comme pour les films de nonnes, il faut savoir gérer la pléthore de filles et les passages obligés (lesbianisme, règlement de comptes entre détenues, gardiens pervers et révolte finale…) tout en maintenant la tension du film, l’équilibre entre scènes de la prison et celles à l’extérieur, et temps présent versus flash-backs. Ici, Kôyû Ohara et son scénariste Akira Momoi ont certes coché toutes les cases mais souvent un peu trop et sans accompagner la montée en tension jusqu’à la rébellion finale.
Le film tourne trop sur le face-à-face Mayumi versus Hideko (dont le personnage aurait mérité plus de profondeur) avec force scènes de bains alors que le scénario déploie d’autres intrigues : la vengeance de Mayumi, le collusion entre un gardien et un réseau de prostitution. Rajoutons, la mère de Mayumi qui fricote avec le père d’un de ses violeurs, le lesbianisme chez les transgenres… Bref, le défilé de corps et de stupre n’arrête pas jusqu’à lasser le spectateur qui se demande où est finalement l’histoire principale du film.
Certes, Ohara sait tirer parti de la lumière dans ces lieux clos. Techniquement, l’ouvrage est propre, bien filmé, bien cadré, rythmé. Quelques scènes calmes sont même agréables à voir et à écouter. Hitomi Kozue comme dans les deux autres volumes, rayonne véritablement en prisonnière forte, rebelle et implacable. Kumi Natsuki qui ne fera que ce seul film, peine un peu dans son rôle de chef de bande. Mihoko Arikawa (la petite Yukiei qui aura bien du malheur à sa sortie) complète le casting principal avec Machiko Aoki (Keiko), Akiko Yoshii (la maman).
Vrai WIP, mais petit WIP, on préfèrera notamment le Women in Heat Behind Bars de Junichi Suzuki.