Malgré qu’il soit sorti il y a déjà quelques mois aux États-Unis, c’est le premier film de 2012 que je vois et quel film ! Je m’attendais à quelque chose d’ennuyeux et d’un peu moralisateur sur les bords et il n’en fut vraiment rien. Je suis rentré dedans dès les premières minutes pour ne plus décrocher jusqu’à la fin. Une fin d’ailleurs très bouleversante, à l’image du film dans son ensemble. Très franchement, je ne pensais pas que j’allais autant accrocher à une telle histoire. Avec le recul, j’explique cet intérêt par le caractère très réaliste du film qui renforce beaucoup l’impact des scènes, quelle que soit leur nature. Du coup, on plonge immédiatement dans la vie de cette famille ordinaire dans laquelle tout un chacun peut se reconnaître. Et progressivement, on prend conscience du piège qui se referme peu à peu sur Annie, l’amenant à rencontrer ce dénommé Charlie. Une rencontre pour le moins déconcertante et malsaine devant laquelle on reste tout simplement sans voix, un peu comme Annie dans le motel. Honnêtement, c’est le genre de séquence qui provoque un sentiment assez indescriptible dont il est très difficile de se défaire tellement ça reste gravé en mémoire. Mais la grande force du film est qu’il ne s’attarde justement pas sur cette rencontre (et le viol qui suit), ni sur toute la manipulation psychologique qui précède cet instant, mais plutôt sur les conséquences d’un tel acte sur une famille que rien ne préparait à cela.
Je ne vais pas trop rentrer dans les détails afin de ne pas gâcher l’intérêt du film pour ceux qui ne l’ont pas encore vu mais je peux en tout cas dire que j’ai vraiment apprécié l’évolution des personnages face à cet événement tragique qui les a tous changés d’une certaine façon. Mais parmi tous les membres de la famille, c’est sans aucun doute Annie qui m’a le plus touché. Pour un premier film, je dois dire que l’actrice Liana Liberato m’a complètement bluffé ! Malgré son jeune âge, j’ai trouvé son jeu à la fois intense et très mature. Tout au long du film, j’étais en empathie constante avec son personnage, que ce soient dans les moments un peu déroutant qui suivent la rencontre, et où elle ne se considère absolument pas comme une victime, ou dans les derniers instants du film où elle prend réellement conscience de ce qu’elle a subi. C’est juste bouleversant ! A ses côtés, j’ai également trouvé la prestation de Catherine Keener et Clive Owen assez grandiose, avec toutefois une petite préférence pour ce dernier qui a réussi à m’émouvoir. En effet, j’ai vraiment été touché par ce père envahi par la colère de n’avoir pas pu protéger sa fille et obnubilé par cette volonté de retrouver l’agresseur au point d’en oublier d’être tout simplement présent pour elle. A ce titre, la séquence finale entre les deux est absolument remarquable.
Bref, vous l’aurez compris, Trust est mon premier gros coup de cœur de cette année. C’est clairement le genre de film dont on ne ressort pas tout à fait indemne. En effet, on continue toujours d’y penser après le générique et même des mois après, on s’en souvient encore. Poignant, bouleversant, dérangeant, émouvant, voilà autant de mots qui peuvent caractériser ce chef d’œuvre. A voir de toute urgence, vous ne le regretterez pas !
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