J'étais dans le désespoir le plus profond après le film que j'avais vu trois jours auparavant (L'amour et les forêts) non pas que le sujet ait été désespérant ou inédit, puisqu'au même moment un pilier de l'équipe de France de rugby était condamné à une peine de prison pour brutalités sur son épouse...non, mon désespoir venait de l'extrême médiocrité du film et son interprétation et ce désespoir était amplifié par les louanges qui éraient tressées à cette – pour parler djeun – daube.
Aussi quels furent ma surprise et mon plaisir devant ce premier film tout en nuances, tout en finesse et admirablement filmé, en vraies photos de vrais paysages, pas de chromos mille fois vus. Un sujet difficile, les relations entre une femme d'une famille juive ultra orthodoxe et un non-juif, qui plus est marié. Deux acteurs qui ont à leur répertoire plus que les deux malheureuses expressions dont se contentent beaucoup...Enfin, une réussite.
Je vous dois une digression sur ce fruit que viennent cueillir ces juifs français pour les revendre à la communauté (vous remarquerez qu'ils les mettent dans des petits coffrets) Il a été décidé que ce beau fruit dont parle la bible, l'etrog était le cedrat. C'est un fruit qui accompagne la fête de Soukkot (fête des tentes, qui célèbre l'aide de Dieu au peuple juif pendant l'exode) pendant laquelle on construit des cabanes dans le jardin ou sur les balcons. Chaque famille acquiert une branche de palme et un etrog dans un coffret plus ou moins luxueux - j'ai assisté à des achats (à Jérusalem) à plus de mille dollar pour un seul fruit – bien sûr parfait.