S'ennuyer avec Nicole.

Il y a des films qui ne s’apprécient que dans certaines conditions. Par exemple, mieux vaut regarder "Gravity" ou "Mad Max Fury Road" dans une salle de cinéma avec des mega-baffles de batard. "The Ring" se visionne plutôt sous la couette, la nuit, dans le noir. Pour "Tu dors Nicole", je préconise d'attendre un dimanche après-midi, en plein mois d’Août, un jour d'ennui et de canicule et de siroter tranquillement un délicieux sirop de grenadine.

Si tu es du genre à sortir l'argument (merdique) "c nul ya pa d'histoire wesh" dès qu'un film ne propose pas de twists et de re-twist à la inception, alors je te déconseille fortement de regarder "Tu dors Nicole". "Tu dors Nicole" filme l'ennui. Pas l'ennui déprimant, genre après-midi pluvieuse au chômage dans la banlieue de Poitier. Non plutôt l'ennui que l'on pouvait ressentir enfant pendant les vacances d'été. Quand on appelait nos potes pour s'ennuyer en groupe plutôt que seul.

Dis comme ça, ça pourrait en rebuter certain. Mais il découle de ce film une sorte d'ambiance planante, reposante et nostalgique qui a fait sur moi le même effet que le plus positif des feel-good movie. Je n'avais qu'une envie pendant le film, c'était de me lever de mon canapé et d'aller crisser au bord de la piscine avec la belle Nicole (dont je suis immédiatement tombé amoureux).

"Tu dors Nicole" n'est pas un grand film. Mais il a le mérite d'exister et m'a fait un bien fou. Ma seule réserve serait sur l'utilisation du noir et blanc qui me semble justifié que pour donner un cachet "indé/hipster" au film. Pire, il donne au film un coté froid et pessimiste alors qu'il est tout le contraire. J'aurais préféré un peu de couleur pour mieux ressentir la chaleur réconfortante du soleil québécois.