Hafsia Herzi est une actrice splendide qui a eu la chance d'être parfaitement dirigée par des metteurs en scène inspirés par sa grâce et son talent. Principalement par l''un d'entre eux et tout le monde sait de qui il s'agit. En passant derrière la caméra, on imaginait un univers très personnel et original et là, c'est (presque) le drame. Tu mérites un amour nous parle d'une femme d'aujourd'hui, avec un chagrin d'amour incommensurable et des errements sentimentaux qui sont censés dessiner une carte du tendre moderne. Outre que la chose n'est pas spécialement neuve (Louis Garrel s'y est essayé, entre autres), c'est son caractère obsessionnel qui surprend, négativement s'entend, n'offrant aucune prise sur ne serait-ce que l'ébauche d'un début de préoccupation autre. Quid du statut social de l'héroïne et de sa vie quotidienne, sortie de ses tourments amoureux ? Le film ne s'intéresse qu'aux aventures sentimentales et sensuelles de son personnage principal sans l'ancrer dans un environnement concret hormis quelques amis qui ne réagissent qu'en fonction de la susdite. En termes de mise en scène, cela se traduit par un nombre incalculable de gros plans et un attachement à la peau, comme une volonté de montrer un aspect charnel et et intime avant tout. Ce côté naturaliste a de qui tenir (le réalisateur évoqué plus haut) mais les dialogues sont loin d'être à la hauteur (euphémisme), dans une tentative assez gauche de faire spontané voire improvisé. On a beau aimer beaucoup Hasia Herzi,Tu mérites un amour ressemble quand même à un exercice égotiste qui tourne en rond et lasse relativement vite.