Chez les ultra-orthodoxes juifs, l’homosexualité n’existe pas. Donc si deux hommes sont homosexuels, il faut pouvoir régler le « problème » sans jamais le reconnaître et le nommer… Dans le cas d’Aaron, juif pieux respecté dans sa communauté, on imprimera des affiches en parlant « d’infamie » et en accusant la viande qu’il vend dans sa boucherie de n’être pas casher. Rien n’est dit et tout est dit … Tout le monde comprend, tout le monde sait dans ce monde très fermé où tout le monde se surveille, où tout est contrôlé.
Le drame qui se joue est très bien exprimé par Aaron qui dit dans une occasion : « Je vis, j’ai besoin de lui. J’étais mort, maintenant je suis vivant » et qui dira dans une autre occasion : « c’est mon mauvais penchant qui a pris le contrôle sur moi ». Dans le premier cas, c’est lui qui parle, dans le second cas c’est le langage appris, la pression exercée par son milieu.
Face à cette pression et face aux conséquences qui peuvent être dramatiques dans une communauté soudée comme un bloc et uniforme, il devra choisir. La dernière scène du film illustre avec force le choix qu’il fait.
Ce film lent est avare en dialogues mais riche en émotions et chargé d’une ambiance perçue comme totalitaire. Un très beau film sur l’homosexualité dans une société qui y est totalement fermée.