Delphine,créative dans une agence de pub,en a marre de se faire charrier par ses collègues à propos de son célibat non choisi et invente un bobard en prétendant être la maîtresse de Grimaux,le patron de la boîte.Comme par le plus grand des hasards elle bénéficie d'une promotion inespérée,tout le monde la croit et lui témoigne une déférence inédite.Tout le monde sauf Nicole,la DRH amoureuse du boss,qui a compris la manip et menace de la dénoncer au patron,ce qui met notre héroïne en bien inconfortable posture.Heureusement ses inséparables copines Manon et Cathy vont se démener pour la sortir de ce mauvais pas.Et c'est tout?Oui,c'est tout."Dites-moi,m'sieur Arcady,on peut vraiment tenir la distance d'un long-métrage avec une intrigue aussi stupide et famélique?""Eh ta gueule petit con,je suis un professionnel de la profession,je fais ce que je veux!""D'accord,mais ne pensez-vous pas que la critique....""J'emmerde la critique!C'est rien qu'une bande de branlotins aigris et ratés qui sont jaloux parce qu'ils auraient voulu être Arcady à la place d'Arcady!""OK mais le public...."_"J'encule le public!Si ces abrutis sont capables d'aimer "Les Tuche" y'a pas de raison qu'ils n'avalent pas mes daubes!".Voilà,c'était une interview exclusive d'Alexandre Arcady qui,espérons-le,vous donnera envie de découvrir ce film qu'il a produit,réalisé et coécrit avec Antoine Lacomblez,adaptant un roman d'Isabelle Alexis."Tu peux garder un secret?" scelle la rencontre du cinéaste avec le trio formé de Juliette Arnaud,Christine Anglio et Corinne Puget,qui avaient triomphé au théâtre en 2002 avec la pièce "Arrête de pleurer Pénélope",qu'elles avaient écrite et jouée et qu'elles porteront à l'écran en 2012.Ici elles écrivent les dialogues et jouent les rôles principaux,surtout Juliette,sans doute parce que c'est la seule des trois qui soit baisable.Donc on n'a rien à raconter mais on le raconte quand même car il y a des techniques pour ça.Là on procède par atomisation,en dispersant les personnages dans des lieux différents.On est tantôt avec les trois filles qui se retrouvent dans des restos ou des bars,tantôt avec Juliette au boulot qui est confrontée à ses divers collègues dans un bureau ou un autre,ou un couloir,tantôt avec Grimaux dans sa famille,avec sa maîtresse ou au tennis,tantôt avec Nicole qui téléphone à sa copine,tantôt avec Manon ou Cathy ensemble ou séparément et rencontrant différentes personnes.Tout ceci n'a aucun intérêt mais ça sert à noyer le poisson,à donner l'illusion qu'il se passe quelque chose et que ça va quelque part,ce qui n'est nullement le cas vu que le récit n'a aucune cohérence,aucune ligne directrice,aucune logique,aucune raison d'être en somme,à part peut-être le placement de produits qui turbine à plein badin.La bêtise et la vacuité s'étalent sans complexe au gré de scènes outrancières et surjouées,le tout se terminant en queue de rouget avec à la clé de sole un massacre en règle du "Sud" de Nino Ferrer.Quelques acteurs surnagent vaguement à la surface de cette bouillabaisse périmée,à l'exemple de Pierre Arditi qui conserve une classe invraisemblable en ce contexte déprimant,ou Laurence Boccolini,l'animatrice télé qui n'est en l'occurrence pas le maillon faible et se révèle marrante en virago fielleuse et hystérique.Les autres sombrent tranquillement,soit par incompétence soit par manque de temps pour exister.Il y a Linda Hardy,Miss France 92,Fanny Cottençon,ridicule en bourgeoise coincée à vouvoiement et serre-tête,Géraldine Nakache amusante en assistante fayote,Eric Berger qui ne s'est jamais remis de "Tanguy",Sandrine Le Berre et sa voix de petite fille,Michaël Youn furtif en livreur de pizzas,les téléstars Vanessa Valence de "Profilage" et Isabelle Vitari de "Nos chers voisins",le prédateur sexuel présumé Gérard Louvin,Antoine de Caunes ,Ary Abittan et des fidèles d'Arcady comme Jean-Claude De Goros et Daniel Saint-Hamont,scénariste historique du cinéaste qui a notamment écrit "Le Grand Pardon" et "Le grand carnaval".Le patron d'Alexandre Films a d'ailleurs le sens de la famille puisqu'il a aussi embauché le directeur artistique Tony Egry ou le responsable des repérages Ygal Egry,sachant qu'Egry est le vrai nom d'Arcady et qu'Arcady est son prénom.On voit même un extrait de "Haute tension",réalisé par le fiston Alexandre Aja.Notons pour finir que le réalisateur de deuxième équipe est le futur cinéaste Hugo Gélin et que le directeur de production est Eddy Jabès,comédien en surpoids dans les bidasseries des années 70-80.