L'intérêt, si l'on peut supposer que voir ce genre de film ait un quelconque intérêt, n'est pas de venir s'amuser ou de venir rigoler devant son écran, mais bel et bien de voir jusqu'où on peut descendre. Dans cette itération-ci de la comédie romantique pour vieilles pré-ménopausées on donc droit à Tonie Marshall à la réalisation, réalisatrice que je ne connais que de nom et dont aucun des films qu'elle a bien pu réaliser ne m'ont donné un seul instant une quelconque envie de les regarder, mais surtout un beau duo d'acteur qui ne fonctionne absolument pas, si on suppose que les deux acteurs ont déjà réussi à fonctionner seuls... On se tape donc Patrick Bruel et Sophie Marceau en roue libre totale et qui font semblant d'être subversif en abordant des sujets comme la nymphomanie, le divorce et les vieilles qui veulent se faire troncher une fois qu'elles sont octogénaires...
Sauf que ce genre de film prêterait limite à réévaluer des comédies comme Camping, parce que même si Camping c'est nul (enfin je n'ai vu que le deux) il y a un gag, nul mais un gag quand même... Ici va falloir m'expliquer où il est drôle de voir Marceau conseiller à une vieille un site de rencontre... ce n'est pas écrit comme une blague... c'est juste un dialogue banal, dans un film incroyablement banal et calibré... Impossible d'y prêter la moindre intention...
J'ai beau savoir que je ne suis pas le public cible puisque ni Marceau ni Bruel ne sont des "acteurs" de ma génération et auquel je prête le moindre intérêt, mais tout de même... Comment peut-on faire ce genre de film ? Parce que personne ne s'est dit "ah tiens c'est une bonne idée", à moins qu'une bonne idée soit juste des acteurs qui peuvent amener quelques petites vieilles en salles pour qu'elles se souviennent de l'époque où elles étaient moins vieilles... et peut-être sous cet aspect là c'est réussi... mais on voit surtout Marceau la cinquantaine qui refuse de vieillir et d'accepter de jouer autre chose que son rôle de jeune première qu'elle tient depuis la Boum... or elle a beau se tartiner d'anti-ride, si on suppose qu'il n'y a pas de retouche numérique, on constate que non, on ne prend pas plaisir à mater son cul (pour parler avec le vocabulaire du film).
Donc même si ce n'est pas bien, le film renvoie malgré tout une idéologie, forcément... comment aurait-il pu en être autrement ? En gros c'est le sexe c'est pas grave, baisez, à n'importe quel âge et si ça ne va pas, divorcez, recommencez avec un autre, on s'en fout... D'ailleurs le film s'en fout tellement de la famille et de tout ce genre de choses que tout un tas de sous-intrigues sont esquissées avant d'être totalement abandonnées sur l'autel de romance pâteuse niaise et prévisible...
Parce que bien évidemment si l'on parle de nymphomanie, ça sera ici juste pour rire et pas réellement d'une véritable pathologie, non ces gens sont malades pour rire... Je ne sais pas si la nymphomanie existe, je ne suis pas médecin, mais toujours est-il que de voir résumer une addiction à une simple lubie ça ne doit pas aider beaucoup les gens qui en souffrent...
En plus donc c'est un sommet de l'indigence fait film, Tu veux ou tu veux pas réussi à être limite malsain dans ce qu'il propose comme société baisodrome... Pas que je sois contre la baise, c'est toujours agréable de baiser, mais tout de même, quitte à développer un tel message dans le film autant l'assumer et que montrer des fesses, du cul, ou que sais-je... mais non, ça reste d'une pudibonderie exceptionnelle, tout ça pour ne pas choquer le public de quadra et quinquagénaire qui doivent être les seuls à penser que Marceau et Bruel dans un film ça pourrait être une bonne idée...