A new Bond.

Pour cette quinzième aventure, James Bond fait enfin peau neuve. Suite au départ de Roger Moore (il était temps !), le célèbre agent secret est cette fois incarné par Timothy Dalton (qui avait déjà refusé de succéder à Sean Connery, se trouvant trop jeune), coiffant au poteau Sam Neil et un Pierce Brosnan coincé sur Remington Steele.

En à peine deux heures, Timothy Dalton nous venge des douloureuses années précédentes placées sous le signe de la gaudriole et de la semi parodie. Tout à fait crédible et habité, le comédien compose un 007 fort intéressant, aux multiples facettes, tour à tour déterminé, pince sans rire, presque froid et limite manipulateur, tout entier voué à sa mission mais capable de véritables émotions quand la situation s'y prête.

Face à lui, le reste du casting ne démérite pas, composé entre autres de Maryam D'Abo, de John Rhys-Davies et de Joe Don Baker. Les personnages mythiques de Moneypenny et de Félix Leiter font également peau neuve, respectivement incarnés par Caroline Bliss et par John Terry. Dommage que les principaux bad guys manquent un tantinet de charisme et d'envergure.

Retrouvant un ton sérieux, Tuer n'est pas jouer déroule une intrigue sans grande surprise et obéissant bien gentiment aux règles du genre, mais n'en reste pas moins agréable à suivre, à nouveau parée de ses atours de récit d'espionnage. Même son de cloche en ce qui concerne une mise en scène carrée et efficace, classique dans le bons sens du terme.

Demeure le problème d'assister à un spectacle rarement marquant et s'étirant inutilement, manquant clairement de séquences mémorables même si le combat dans les airs demeure assez impressionnant. Prometteur, Tuer n'est pas jouer est un épisode peut-être un peu trop timide et balisé, à voir surtout pour son approche au premier degré et pour l'interprétation impeccable de Timothy Dalton, d'une classe folle.