Les Raisons du Cœur
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Un ex-général soviétique (Jeroen Krabbé) exfiltré ayant appris au MI6 que le général Pushkin (John Rhys-Davies) a lancé une opération consistant à liquider les agents 00 du MI6, James Bond (Timothy Dalton) part sur sa piste afin d’entraver le plan. Mais la réalité est toujours plus complexe qu’il n’y paraît…
Nouveau changement de visage pour James Bond : même quand on aime bien Roger Moore, il faut toutefois bien reconnaître qu’il commençait à accuser son âge, de même que Sean Connery, aperçu dans la parenthèse Jamais plus jamais. Avec Tuer n’est pas jouer, si John Glen reste maître du jeu pour la 4e fois, il donne un vrai coup de fouet à la saga, tout d’abord grâce à Timothy Dalton, qui nous offre une prestation plus que convaincante. Campant un Bond moins désinvolte que Connery ou Moore, il donne une plus grande humanité à l’espion, en faisant davantage transparaître ses sentiments, que ce soit dans la souffrance ou dans l’amour. Pour autant, il n’abandonne pas le célèbre flegme tout britannique qui fait le personnage, et réussit à jouer sur les deux tableaux, ce qui lui permet de renouveler la saga tout en assurant une vraie continuité avec le personnage que l’on connaît déjà.
Mais si les personnages gagnent en profondeur, c’est aussi grâce à un scénario qui prend le temps de les étoffer (ce qui donnera même à Barry l'occasion de renouveler sa partition), tout en maniant avec brio l’aspect géopolitique qui l’inscrit dans l’actualité de son temps. Rigoureux sur tous les plans, c’est donc avec intérêt que l’on suivra James Bond dans sa lutte contre le trafic d’armes et d’opium au profit de l’URSS en Afghanistan, tout autant que l’on s’attachera plus que jamais à une des James Bond girl les plus sympathiques en la personne de Maryam d’Abo, qui apporte à son personnage non seulement son charme fou, mais aussi une candeur et une spontanéité qui font souvent défaut à ses semblables, et rendent celle-ci particulièrement mémorable.
Pour autant, si Tuer n’est pas jouer fait la part belle à ses personnages, il n’en oublie pas de dynamiser considérablement son action, profitant du changement d’interprète pour muscler le récit. C’est donc avec un véritable plaisir que l’on assistera à des scènes d’action qui gagnent en ampleur par rapport aux précédents volets. De l’hilarante évasion de Tchécoslovaquie en… étui à violoncelle à la prise d’une base soviétique par les rebelles afghans, le spectateur n’est pas ménagé au gré de péripéties virevoltantes et épiques, qui occupent une place de plus en plus importantes (une demi-heure quasiment sans discontinuer), et dont la mise en images flatte l’œil de manière fort appréciable (excellente photographie d'Alec Mills).
Avec Tuer n’est pas jouer, c’est donc un nouveau souffle que John Glen donne à une saga qui commençait à en avoir sacrément besoin. Et même si le public ne se raccrochera pas tout de suite au train, ce dernier était pourtant bien lancé sur de nouveaux et très bons rails…
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Créée
le 31 oct. 2018
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