Les Raisons du Cœur
Quinzième mission pour l'agent Bond, The Living Daylights introduit Timothy Dalton après sept films et plus de dix années de Roger Moore, première étape d'un nouveau et réussi lifting pour le...
le 27 oct. 2014
32 j'aime
6
Le premier film de Timothy Dalton en tant que James Bond a fait date pour beaucoup de fans. Il combine l'humour hérité de la fin de la période Moore (Octopussy ou Dangereusement Vôtre par exemple) et le sérieux que Dalton a voulu insuffler au personnage après avoir lu les livres de Fleming. En effet il montre dans ce film son intention d’interpréter un OO7 plus proche des romans.
La nouvelle dont le titre du film est tiré étant trop courte, le scénario s'est ancré dans les problématique de l'époque à propos de l'Afghanistan, des Russes et de l'opium. Remplacez le mot "Russes" par le mot "Américains" et vous avez un film très actuel en 2016. D'ailleurs l'Histoire rend une grande place ici a travers le personnage de Whitaker. On nous montre a quel point les conquérants d'Attila a Hitler en passant par Napoléon peuvent se ressembler. Cela rappelle une séquence du film The Mechanic avec Charles Bronson, où celui-ci montre a son jeune apprenti tueur, lors d'une visite d'un musée de cire comparable à la galerie de Whitaker, à quel point les grands généraux de l'histoire sont des "bouchers". C'est le même terme qui est utilisé du reste par John Rhys-Davies ici.
L'histoire avec un h minuscule est tout aussi complexe et fait appel à un duo d'adversaires face à Bond qui ont chacun des intérêts à accomplir leur joli complot, tout comme les intérêts du politique et du privé se rejoignent parfois dans notre réalité. Comme dans celle-ci, aucun ne semble meilleur que l'autre. Il se trouve que Bond est d'un côté. Pour le servir, il se sert de ses alliés, d'où qu'ils viennent. Ses adversaires en font de même. Les lignes sont floues et c'est la confiance qui finit par primer. Et un coup de pouce de la Bond woman du film.
Justement, côté femme, Maryam d'Abo n'est pas transcendante mais suffisamment convaincante dans les scènes d'actions derrière sa candeur de jolie blonde violoncelliste. Dans une transformation étonnante elle passe du statut de femme enfant et d'artiste fragile à celui d'instigatrice de l'attaque des soldats du désert ! C'est une bonne stratégie de la part des scénaristes, qui donne plus d'étoffe au personnage. On comprend mieux pourquoi Bond reste monogame dans cet opus. D'ailleurs le film est cohérent sur ce point et prend son temps pour développer la romance entre les deux protagonistes principaux. Oui, la romance. Comme la saga n'avait osé en faire depuis Au Service Secret de Sa Majesté. Et qui n'en fera véritablement plus ensuite que dans Casino Royale. Cette histoire d'amour est traitée de telle manière qu'elle nous rapproche de James Bond. En effet il séduit Kara comme chacun pourrait le faire (selon son budget, évidemment) : en offrant une robe, en allant à l'Opéra ou en faisant un tour à ... la fête foraine !
Cette séquence se déroulant à la fête foraine est un bon exemple pour illustrer le ton du film. Sobrement réalisée,elle permet à Timothy Dalton de montrer tout le registre de son talent, passant d'une émotion à l'autre avec aisance. D'ailleurs sa réaction fait penser à celle du personnage dans le roman Vivre et Laisser Mourir lorsque son ami Felix Leiter est amputé par des requins ou quand Quarrel est tué dans le roman Dr. No. Encore une fois on voit sa détermination à coller à la description de Fleming et pour arriver à ce résultat il avait lu tous les livres de l'auteur en un temps record avant de tourner. Enfin son visage et sa stature corresponde au plus près de la description que Fleming donne de son personnage, jusqu'au yeux gris clair et à la mèche de cheveux qui lui tombe sur le front !
À propos de la réalisation, elle possède un côté classique qui sied bien à ce type de Bond plus proche des romans et John Glen se permet même quelques jolis plans larges dans l'aridité afghane. Le montage est nerveux mais clair lors des scènes d'action et laisse respirer la romance citée plus tôt en allongeant la durée des plans.
La musique de John Barry est tout simplement parfaite pour soutenir chaque scène. Elle est influencé par son époque c'est vrai, cependant elle insuffle nervosité et adrénaline au moment de l'action, de la douceur dans les scènes d'amour et donne du souffle dans les plan larges.
La destinée de Bond est ici épurée, il traverse les épreuves pour rejoindre le côté féminin après être passé à travers toutes les batailles, même celles imaginaires de Brad Whitaker. En cela le fond ésotérique voire légendaire utilisé par Fleming sur papier est respecté à l'écran. OO7 reste un St George en costard.
Un des grands films d'espionnage du siècle dernier et un des grands films de la saga bondienne
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes James Bond 007, Les meilleurs James Bond, Les meilleures ouvertures de films, Les meilleurs films des années 1980 et Les films aux meilleures bandes originales
Créée
le 21 févr. 2015
Critique lue 696 fois
4 j'aime
D'autres avis sur Tuer n'est pas jouer
Quinzième mission pour l'agent Bond, The Living Daylights introduit Timothy Dalton après sept films et plus de dix années de Roger Moore, première étape d'un nouveau et réussi lifting pour le...
le 27 oct. 2014
32 j'aime
6
Un agent 00 est tué à Gibraltar pendant un exercice, sous les yeux de James Bond, qui se lance à la poursuite de l'assassin. Celui-ci trouve la mort dans l'explosion de son véhicule. Bond est...
Par
le 30 juin 2011
31 j'aime
1
Après Dangereusement vôtre filmé au rythme d'un fauteuil roulant, ce 15ème James Bond se devait de faire peau neuve, Roger Moore devenant vraiment incrédible dans le rôle de 007. Sur le papier, ça le...
Par
le 16 nov. 2017
26 j'aime
46
Du même critique
Avertissement : ce texte peut contenir certaines révélations sur l'intrigue du film Thor 3 est un film qui ne manque pas d’humour. Et c’est là le principal problème. En effet, pratiquement chaque...
Par
le 25 oct. 2017
60 j'aime
4
Après l'épisode 1 (note 8) Jonathan Nolan revient avec une série où lui et son équipe développent les thèmes qu'il aimait déjà dans Person of Interest. Intelligence artificielle, pouvoir caché,...
Par
le 8 oct. 2016
39 j'aime
16
Propos liminaires Double avertissement à mes aimables lectrices et lecteurs : ce texte est plus un avis argumenté, un genre de tribune, qu'une analyse critique. J'ajoute que des parties de l'œuvre...
Par
le 22 nov. 2016
32 j'aime
22