Timothy Dalton a incarné un Bond plus proche du personnage des ouvrages de Ian Fleming, c'est-à-dire quelqu'un qui exécute son travail froidement voire brutalement toute en ayant des pointes d'humour et de sentimentalisme plus discrètes et timides mais aussi plus crédibles quand quelqu'un arrive à percer sa carapace.


Tuer n'est pas jouer représente le dernier film d'espionnage sur la guerre froide, clôturant un cycle ayant débuté avec Bons baisers de Russie (1963). Là où Permis de tuer (1989) ne sera qu'une mauvaise copie des films d'action de vengeance très populaires dans les années 1980 en laissant plus ou moins tomber tous les poncifs de la série, cet opus se distingue dans le paysage cinématographique de l'époque en étant éminemment bondien tout en se démarquant nettement des comédies vieillottes et rocambolesques de Roger Moore. Les rebondissements incessants d'une intrigue riche nous emmène de Bratislava à Tanger en passant par Vienne pour finir dans une intéressante séquence chez les moujahidines pendant la guerre d'Afghanistan opposant ces derniers aux soviétiques.


Par contre, la Bond Girl violoncelliste Kara Milovy (Maryam d'Abo) bat des records comme potiche pas très futée se languissant de son grand héros viril. A croire qu'il y avait une recrudescence de sexisme à l'époque, retour de bâton après les années 1970, peut-être ? Les méchants sont aussi assez moyens, même si Brad Whitaker (Joe Don Baker) est tordant en général débilard se prenant pour Napoléon.


Même si cet opus est loin d'être le meilleur de la série, il vaut d'être vu pour apprécier le talent d'acteur de Timothy Dalton et une aventure mouvementée.

filmdeouf
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le 10 avr. 2015

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