Un braquage de banque, une mallette d'argent sale, une Amérique profonde, des personnages pourris et véreux, des femmes faciles, une course poursuite avec la mafia, des flingues rouillés, du whisky, un deuil, une virée en avion tout droit sorti de la Mort aux Trousses et vous avez la recette du savoureux polar nerveux old-school.
Il ne faut pas non plus oublier une gueule de gros dur à l'ancienne, ici servi par un Walter Matthau magistral, un monstre de charisme dès qu'il retire sa couverture et qui sait parfaitement mâcher le chewing-gum.
Mais il n'y a pas que l'acteur principal (et son traqueur tout droit sorti d'un western) qui a de la gueule, c'est le film en lui-même qui en a, dirigé d'une main de fer par Don Siegel qui flirte avec le cinéma de Peckinpah, avec son côté badass et poussiéreux, modeste mais décomplexée, ses figures minables mais attachantes, la plongée d'une petite bourgade tranquille en véritable jeu de chasse où résonneront de nombreux dommages collatéraux.
Ce film est surtout réputé pour être le principal inspirateur de No Country for Old Men et, d'une moindre mesure, de la scène d'introduction de Blue Velvet (les fleurs en moins). Faisons en sorte à rétablir son véritable mérite, et pas seulement son héritage.
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