Deux années après Dirty Harry et Les Proies, Don Siegel délaisse Clint Eastwood et met en scène Tuez Charley Varrick, où il va s'intéresser à un cambriolage accidentel de l'argent d'une mafia.


Siegel propose une oeuvre efficace et tendue de bout en bout, il sait faire simple et sans fioriture lorsqu'il le faut, pour mieux nous faire ressentir l'urgence de la situation. C'est là que Tuez Charley Varrick est une franche réussite, on commence par un casse et tout le long c'est une fuite des malfrats et une recherche de ceux-ci par la mafia. Il bénéficie d'un scénario assez bien ficelé (tout comme les excellents dialogues), notamment lorsqu'il évoque l'organisation du crime organisé et il sait en tirer toute la tension adéquate.


Finalement, il axe surtout son récit sur Walter Matthau (parfait, comme souvent et à l'image de l'ensemble du casting), la façon dont celui-ci va découvrir à qui appartient l'argent volé, et la façon dont il va tenter de s'en sortir, malgré les flics et la pègre qui lui courent après. Personnage crédible, il arrive même à le rendre attachant et ses péripéties fort passionnantes, alors qu'il décrit plutôt bien ceux l'entourant, qu'importe leur camp, sans jamais trop en faire, il reste tout le long efficace et trouve toujours le bon équilibre.


Techniquement parlant, il démontre à nouveau tout un véritable savoir-faire, trouvant toujours le bon plan, le bon angle et proposant un parfait montage. Il parvient à nous dépayser, en se montrant sobre et sans prétention et plusieurs séquences en deviennent mémorables, à l'image de l'introduction et du final. On notera aussi un Siegel qui n'épargne pas la société américaine, celle-ci tombant dans la violence, la prostitution, le crime ou encore la lâcheté et divers vices.


S'appuyant sur un parfait et flegmatique Walter Matthau, Don Siegel propose avec Tuez Charley Varrick une oeuvre tendue, à la fois simple et efficace, qui nous emmène sur les routes du Nouveau-Mexique, là où la société américaine tombe dans tous les vices.

Docteur_Jivago
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Plongée dans les polars américains et Les meilleurs road movies

Créée

le 7 juin 2017

Critique lue 443 fois

19 j'aime

Docteur_Jivago

Écrit par

Critique lue 443 fois

19

D'autres avis sur Tuez Charley Varrick !

Tuez Charley Varrick !
Plume231
7

Clean Charley !!!

Charley Varrick est l'exact opposé de l'Inspecteur Harry. Harry est sanguin, Varrick garde son calme en toutes circonstances. Harry est violent, Varrick n'a recours à la violence que quand il ne peut...

le 15 janv. 2018

24 j'aime

3

Tuez Charley Varrick !
p3i
10

Tuez Charley Varrick : un polar efficace et un film d’auteur

Sorti plutôt discrètement en 1973, Tuez Charley Varrick, de Don Siegel, est devenu – quelques décennies plus tard – un polar culte des années 70. Un statut largement mérité. Au Nouveau Mexique,...

Par

le 6 mars 2015

20 j'aime

6

Tuez Charley Varrick !
Docteur_Jivago
8

La Mort aux trousses

Deux années après Dirty Harry et Les Proies, Don Siegel délaisse Clint Eastwood et met en scène Tuez Charley Varrick, où il va s'intéresser à un cambriolage accidentel de l'argent d'une mafia...

le 7 juin 2017

19 j'aime

Du même critique

Gone Girl
Docteur_Jivago
8

American Beauty

D'apparence parfaite, le couple Amy et Nick s'apprête à fêter leurs cinq ans de mariage lorsque Amy disparaît brutalement et mystérieusement et si l'enquête semble accuser Nick, il va tout faire pour...

le 10 oct. 2014

172 j'aime

35

2001 : L'Odyssée de l'espace
Docteur_Jivago
5

Il était une fois l’espace

Tout juste auréolé du succès de Docteur Folamour, Stanley Kubrick se lance dans un projet de science-fiction assez démesuré et très ambitieux, où il fait appel à Arthur C. Clarke qui a écrit la...

le 25 oct. 2014

166 j'aime

49

American Sniper
Docteur_Jivago
8

La mort dans la peau

En mettant en scène la vie de Chris The Legend Kyle, héros en son pays, Clint Eastwood surprend et dresse, par le prisme de celui-ci, le portrait d'un pays entaché par une Guerre...

le 19 févr. 2015

152 j'aime

34