Jusqu'alors je ressentais toujours une certaine gêne au moment de noter les films de Jason Reitman pour une raison très simple : je savais que c'était du "petit cinéma", je n'aimais pas son côté moralisateur sans avoir l'air d'y toucher, et cerise sur le gâteau, j'avais conscience d'avoir affaire à un petit malin. Mais horreur suprême, comme victime du syndrome de Stockholm, je ne pouvais m'empêcher de le faire repartir avec les honneurs.
Cette fois, pas de malentendu Jason, je suis heureux d'avoir aimé ton "Tully", je t'ai senti honnête, pas une seconde tu n'as regardé ta belle Marlo de haut, tu ne l'as pas jugée, juste observée avec pudeur et respect, sa détresse vissée au fond des yeux.
T'as vieilli Jason, c'est clair, et ça te réussit, ce cinéma-là vieillira lui aussi, mais mieux que celui où tu truquais un peu, j'en suis persuadé. En parlant de cinéma, t'en fais maintenant, ta scène dans l'eau est presque aussi belle que celle de David Robert Mitchell dans son merveilleux "Under the Silver Lake".
On se revoit bientôt, et embrasse Charlize Theron pour moi, elle est fantastique.