This is the Future. Bienvenue dans le monde du walkman, des lasers et de la VHS.
Voici le genre de film que l'on adore où que l'on déteste. Autant y aller cash, je trouve que c'est une petite pépite.
En 2011, un court-métrage intitulé T is for Turbo débarque. Quelques années plus tard, il devient Turbo Kid, un long-métrage à la coproduction Canadienne/Néo-Zélandaise réalisé par ses mêmes créateurs : François SIMARD, Anouk WHISSELL et Yoann-Karl WHISSELL qui forment le collectif Road Kill Super Star (RKSS ).
Dans un monde alternatif post-apo/rétro-futur en 1997, le Kid ( Munro CHAMBERS ) est un jeune garçon qui tente de survivre à l'hiver nucléaire dans les ruines des Terres Désolées. Sa vie se résume à fouiller les ordures pour les revendre contre un bien devenu rare, l'eau. Il est aussi passionné de comics, notamment les aventures d'un certain Turbo Rider.
Mais lorsque son amie Apple ( Laurence LEBOEUF ) fait irruption dans son quotidien avant d'être enlevé par le terrible Zeus ( Michael IRONSIDE ), sa destinée semble tracée pour devenir un héros malgré lui, Turbo Kid.
Nous sommes bien loin d'Hollywood, Turbo Kid est un film indépendant doté d'un petit budget mais armé d'une créativité débordante d'énergie. Le côté nostalgique 80s est clairement exprimé et bourré de références que je vous laisse le soin de trouver. Le métrage est rythmé par des rebondissements, des personnages perchés, des situations WTF, un décor emprunt de l'univers Mad Max où les véhicules sont remplacés par des courses survitaminées en BMX ( qui rappelle les productions AMBLIN ). La musique confère une aura aussi importante que l'image, composé par le groupe québécois Le Matos. Ce mixage électro/synthétique 80s stylé " Blood Dragon " est un pur moment de bonheur pour les oreilles ainsi que pour l'immersion. Il n'y a plus qu'à attendre la sortie de la B.O. sur cassette. Mon walkman n'attends que ça.
Autant vous le dire de suite, il a du y avoir un gros budget sang et boyaux. Vous risquez d'en prendre pour votre grade. Quelques scènes commencent déjà à devenir cultes. Turbo Kid a même reçu le prix de la meilleure mort lors de la 16e édition du FrightFest, au Royaume-Uni. Le film est une grande bande dessinée jouissive, assumée et ultra gore, qui rend hommage aux oeuvres d'antan tel que Bad Taste et Brain Dead de part ses maquillages SFX à l'ancienne.
Côté jeu, les comédiens sont charismatiques et s'éclatent comme des gosses. Le Kid rappelle "Luke Skywalker". Son amie, la charmante Apple est une fille complétement naïve, déjantée et de nature super optimiste. Elle est un personnage intéressant au comportement paradoxal dans un monde aussi brutal. Très théâtral, le grand méchant Zeus ( incarné par cette figure emblématique du cinéma de genre : Michael IRONSIDE ) en fait des tonnes pour mon grand plaisir. Même le producteur Jason EISENER ( réalisateur du comico-sanglant Hobo with a Shotgun ) fait une apparition ainsi que les trois réalisateurs. Oui tout le monde s'amuse et met la main à la patte.
La force de ce film tient aussi de la crédibilité d'une romance atypique, grâce à l'implication des acteurs. Pour une série B, les dialogues sont véritablement maîtrisés. Il n'est pas rare de prendre le fou rire sur certaines répliques, pourtant anodine, mais dans ce contexte, tout devient hilarant. Son écriture fait avancer l'histoire sans que ce soit jamais redondant. Rien n'est laissé au hasard. Tout se recoupe.
Après Kung Fury et FarCry 3 Blood Dragon, le rétro-futur est en marche.
Turbo Kid est un film de passionnés fait par des passionnés dans un genre qui s'adresse en particulier aux trentenaires. Il est à prendre au second degré où le maitre mot est : amusez-vous.
100% fun. 100% gore. 100% nostalgie. 100% absurde.
Une pépite, je vous dis.