Entre ennui profond et irrépressible envie de vomir.
Bon, je n'ai pas pour habitude de noter ou d'écrire sur un film que je n'ai pas aimé. Mais là, j'ai besoin d'exorciser la stupeur dans laquelle m'ont plongée ces 102 minutes douloureuses de visionnage. Ma critique est donc écrite sous l'influence de la colère. Mon avis est encore moins objectif que d'habitude. Pardon d'avance à ceux qui ont aimé ce film.
Pourtant, Kévin Smith, j'aime bien. Je partais avec un a priori positif. J'ai vite déchanté. Résumé de mon expérience douloureuse:
Champ. contre-champ. Champ. Contre-champ. Champ. contre-champ. Champ. contre-champ. Champ. Contre-champ. Champ. contre-champ. Je vous jure, je suis pas du genre à compter ce type de prise de vue dans un film, mais là....une torture...absence de plans larges, rien à montrer puisque tout réside dans le dialogue...champ. Contre-champ. L'horrible sensation d'assister à un match de tennis, mais sans balles, sans raquettes, sans terre battue, sans rien. Je vous jure, je suis pas du genre à compter ce type de prise de vue dans un film, ça ne m'était jamais arrivé avant Tusk!
Dialogue.dialogue. Bla bla bla bla, ça bavarde tellement dans ce film, que mon oreille n'entend plus des mots mais un magma de sons indistincts.Dialogues.dialogues (pauvres et désespérément creux). Bla bla bla bla, ça bavarde tellement dans ce film, que mon oreille n'entend plus des mots mais un magma de sons indistincts supposés camper personnages et enjeux narratifs...cela ajouté aux champs-contre-champs hypnotiques...au bout de 30 minutes je lutte contre le sommeil.
Ennui, donc, et une sensation de gêne terrible face à cette avalanches de blagues aussi moisies qu'un pet foireux et à cette utilisation somnifère du dispositif cinématographique. Gêne, aussi, face une tentative de mélange de genres qui ne prend pas. Et soudain, je suis réveillée en sursaut par deux images d'horreur: Justin Long transformé en morse beuglant à tue-tête, parodie ou pastiche (je ne sais toujours pas, en tous les cas c'est raté) du Human Centipede, et apparition incongrue et hors de propos de Guy Lapointe, personnage what the fuck campé par Johnny Depp (Mais qu'allait-il faire dans cette galère, dirait l'autre ???!!!!).... J'ai eu un vieux relent de vomi à la vue du morse en carton pâte, et j'ai rougi devant la prestation nullissime de Depp.
Plutôt que de créer un sursaut dans la trame soporifique du spectacle désolant que m'offre Tusk depuis de trèèèès looonngues minutes, ces deux événements entérinent le système proposé depuis le début de l'histoire: pourquoi, quand on peut expliquer une scène dans un dialogue en champ-contre-champ, devrait on la filmer, la mettre en scène? Et pourquoi mettre l'intelligence au service de la comédie, quand on peut mettre la paresse au service de la vulgarité?
“Tout ce qui est dit et non montré est perdu pour le spectateur”, disait Hitchcock, qui avait oublié d'être con. Tusk aura au moins eu l'avantage de me rappeler cette citation.
Encore une fois, cette critique n'avait pour but que de me purger du mauvais moment que j'ai passé. C'est fini, n'en parlons plus.