J'imagine sincèrement qu'il doit y avoir des situations où ca va très bien à une saga d'être tenue par plusieurs réalisateurs.
Dans le cas de Twilight, ca met surtout en avant un certain malaise face aux codes esthétiques troubles de l'ensemble.
Après un premier volet trve d4rk, New Moon ressemble à une publicité pour le club med. Enfin, pour un club med peuplé par Amélie Poulain et des clowns gays sous acide. Les couleurs ne sont pas spécifiquement à fond, c'est juste qu'en comparaison avec le premier de la saga, où la couleur de base de l'eau, de l'air et du lubrifiant est bleu glauque/électrique, ca choque.
Fort heureusement, le reste du film choque à peu près autant, tant dans son scénario miteux et mal rythmé que par ses personnages absolument pas aimables (Bella Swan en tête, mais Edward Cullen est pas mal non plus dans le genre débile qui réagit mal).
Et pourtant, franchement, il y a du mieux! Vraiment! Pattinson joue moins horriblement mal (même si son air de poisson malheureux est encore un peu trop utilisé (c'est à dire "plus de zéro fois")) et il a le bon goût d'être périphérique à l'histoire, celle-ci se centrant plutôt autour de Taylor Lautner qui est loin d'être mauvais comédien, et qui en plus est beau et à moitié à poil (comme tous ses potes, beaux et à moitié à poil aussi, comme un cadeau gratuit aux gens qui s'occuperont du remake porno).
Mais Taylor et ses copinous, en fait, c'est des Garous. Et là, quand on voit les vieux loups tout pourris dignes des fêtes foraines bon marché des années 50, on est remis à sa place. TU NE T'AMUSERAS PAS, CON DE SPECTATEUR, NOUS TE PISSONS A LA RAIE!
Le scénario comporte toujours assez de trous pour être rangeable dans le rayon gruyère, et parvient quand même à être indigeste à force de handwaves complètement forcés ("je dois aller en Italie!" et hop t'es dans un avion) et de psychologie de personnages bien pourraves, mais pour le coup on doit plutôt en vouloir à Meyer qu'aux braves gens qui se sont coltinés le film.
Et même les scènes-choc, chez les Volturi, avec Emily, dans ton cul, sont toutes gâchées par des éléments fondamentalement pourris, entre les peignoirs rouges hideux, le maquillage à pleurer (au moins, ca ferait couler le maquillage, c'est à considérer) et une histoire cousue de MON DIEU C'EST PAS CREDIBLE UNE DEMI-SECONDE, New Moon est une bonne daube bien agréable.
Je ne l'ai, en tout cas, pas trouvé moins bon que Twilight, puisque je trouve que même s'il y a encore moins d'action (et c'était pas un défi facile à relever) et certains effets pourris ou destabilisants, l'ensemble reste amélioré par un meilleur jeu de Pattinson, son absence et le merveilleux plan de sautillage dans la forêt entre gens scintillants.
Un rythme pourrave, mais encore une fois c'est un film à lire de toute urgence comme on lit un manga sur des débutants qui vont se déchirer pour devenir bons: on peut espérer que d'ici le cinquième film Pattinson sera devenu un vrai acteur, le maquillage sera maitrisé et on en aura pour son argent.