Twin Peaks - Les 7 derniers jours de Laura Palmer par Sophia
ENFIN.
Il m'aura fallu attendre sagement, sous les conseils avisés de mon copain, d'avoir d'abord vu la série, puis de l'avoir digérée, progressivement oubliée comme un souvenir vague, avant de pouvoir voir le film. Et dès les premières images je comprends pourquoi tant de patience a été nécessaire. Impossible de saisir le sens profond du film sans avoir vu la série.
La séquence d'ouverture, troublante, explore l'affaire précédente, mais n'a nullement pour but d'éclairer ceux n'ayant pas vu la série, c'est comme un rappel des faits, distordu, une réalité sordide qui s'impose, comme si le filtre dû aux personnalités sympathique et haute en couleur avait été enlevé pour ne montrer que les dessous de la série, sordide, implacable, sale. Et dès qu'on revient à Twin Peaks le constat s'impose. Les personnages qu'on retrouve sont différents, comme le spectateur l'est, marqué par la série, creusés et malmenés, martyrisés, à commencer par Laura, qui semblent épuisée, terrorisée, espérant qu'un miracle se produise. Même ses parents, amis, tout ce joyeux petit monde semble avoir lui aussi vécu la série. Il y a quelque chose de meta dans la série, implicite, qu'on ne voit qu'en lisant entre les lignes et pourtant perceptible.
Enfin, Twin Peaks fonctionne comme un rêve, celui de Cooper peut-être, ou celui de Laura agonisant, rêvant qu'un ange vienne sauver son âme abîmée.