Un film fou.
Ce qu'il faut savoir avant de regarder le film, c'est que pour mieux le comprendre, il est (presque) indispensable d'avoir regarder la série (saison 1 et 2).
Ainsi, dès le départ, on se rend compte de l'audace de David Lynch qui ne se contente pas de reprendre le générique de la série pour l'ouverture des films, mais en invente un nouveau, sorte de complainte jazzy totalement sublime.
Au générique, on remarque également quelques noms de la série sont absents : Sherylinn Fenn et Lara Flynn Boyle notamment.
Mais même si Lara Flynn Boyle est absente, le personnage qu'elle interprète (Donna Hayward) ne l'est pas : ici interprétée par Moira Kelly. C'est un peu dommage en soi, mais pas dramatique, et sans doute le seul petit défaut tout rikiki du film. Et pourtant, Moira Kelly interprète très bien son rôle, je n'ai rien contre elle. C'est juste qu'il m'a fallu quelques minutes avant de me rendre compte que c'était elle, Donna.
Le film en lui-même, est une expérience. Une expérience encore plus forte lorsque l'on a vu la série, car il est tellement fou.
Il est complètement centré sur le personnage de Laura Palmer, nous racontant ses 7 derniers jours. Ainsi, le film se présente comme une préquelle à une époque où ça ne se faisait tout simplement pas. David Lynch, une fois de plus, se positionnait en précurseur.
Quant à l'histoire, difficile de la résumer en 3 lignes, il s'agit tout simplement d'une suite de séquences hallucinantes dans lesquelles l'espace temps de différentes dimensions se mélangent entre eux, se tordent, et laissent place à l'imagination des spectateurs pour en tirer une interprétation ou une explication.
Sheryl Lee, dans le rôle titre, est exceptionnelle. Comment une actrice pareille n'a-t-elle pas eu une meilleure carrière cinématographique ? c'est à n'y rien comprendre. Elle rit, pleure, terrifie,... sur commande!
Côté bande son, on est pas seulement bouche bée, mais également auditivement hermétique à tout son extérieur : le film s'ouvre sur une triste mélopée de saxophone, puis on aura droit à ré-entendre les 2 thèmes principaux de la série Twin Peaks, et une musique sexy lancinante diffusée dans un bar glauque. A noter également la présence de la chanteuse Julee Cruise et sa voix si envoûtante...
Un film magistral.
"Through the darkness of Future Past
the magician longs to see
one chants out between two worlds
Fire - walk with me."