En 1984, un an après « Zappa », Bille August poursuit son exploration de la jeunesse danoise au début des années 60’. Le titre français "Twist and Shout" situe le cadre générationnel et temporel du film. 1963, la Beatlemania fait rage et le film s’ouvre dans un climat d’insouciance et de légèreté : concerts de groupe pseudo-Beatles devant des jeunes filles en pamoison, recherche de son style vestimentaire et capillaire devant son miroir, soirées ado et drague…
Mais cette première partie du film, toute d’amusement, de légèreté et de frivolité est trompeuse, et comme dans maints films nordiques cache des secrets de famille qui vont exploser et des drames qui vont surgir. Il y a en effet très peu de l'exubérance juvénile de la chanson des Beatles dans la vie de Bjørn et Erik, meilleurs amis dont la loyauté l'un envers l'autre est mise à l'épreuve par les traumatismes et leurs désillusions de jeune adulte. Le titre original « Confiance, espoir et amour" est plus direct et explicite sur la réalité du film. « Twist & Shout" est un regard brut sur les émotions humaines : l'amitié, la loyauté, l'obsession, le premier amour, la perte, la trahison.
Bjørn est extraverti, s’en donne à cœur joie comme batteur d’un petit groupe de rock , suit les modes et tombe éperdument amoureux d’Anna avant qu'une grossesse non désirée et un avortement douloureux ne les séparent. Erik est timide, sage, réservé, coincé par tous les secrets de sa vie familiale entre l'éducation stricte de son père tyrannique et sa mère dépressive qu’il aimerait aider, mais que le père confine à la maison.
Les deux vont s’émanciper, le premier fuyant un mariage qu’on veut lui imposer, le second quittant avec sa mère un père dictatorial et pervers. Les deux vont tirer les leçons de leur difficile passage à l’âge adulte, chacun à sa manière, et l'endurance de leur amitié, malgré tout ce qui aurait dû les séparer, donne au récit une note douce-amère de rédemption.