J'aime profondément "Twister". Je sais que je suis censé lui chier à la gueule comme tout cinéphile qui se respecte un minimum et ce fut d'ailleurs le cas lors de sa sortie en 1996, le jugeant un peu fade après la frénésie de "Speed", le précédent film de Jan de Bont. Sauf qu'après une redécouverte il y a quelques années, je me suis aperçu qu'il était la parfaite incarnation d'un certain divertissement hollywoodien attaché à mon coeur de grand sentimental, celui des working class heroes et d'un héroïsme un peu fou.
Produit par Steven Spielberg via Amblin et co-écrit par Michael Crichton (en gros le duo gagnant de "Jurassic Park"), "Twister" est effectivement très con, remplis d'aberrances scénaristiques et des clichés inhérents à ce genre de produit calibré pour le grand public. Mais si l'on met de côté ces énormes défauts, le film de Jan de Bont étonne par son efficacité redoutable, par sa mise en scène collant au plus près de ses protagonistes et surtout, par un rythme qui ne faiblit jamais, le film fonçant pied au plancher pendant près de deux heures.
Bénéficiant d'effets spéciaux qui ont étonnamment bien survécus aux ravages du temps (si l'on excepte quelques effets voyants), "Twister" offre un spectacle foutrement grisant, nous plongeant tête baissée dans l'oeil du cyclone, balançant la crédibilité aux orties pour nous en mettre plein la vue, ce qu'il fait magistralement.
Loin d'être le navet dont tout le monde semble se souvenir, "Twister" est un rollercoaster spectaculaire, honnête et attachant, profitant en plus de ses séquences d'action pour creuser des personnages certes stéréotypés mais touchants, dont on retiendra surtout l'évidente alchimie entre les trop rares Helen Hunt et Bill Paxton. Je vous ai déjà dis que j'aimais énormément "Twister" ?