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[Attention, critique avec spoilers] Un jeune homme se réveille chez une amante d'une nuit (enfin, ce devait l'être), descend les escaliers et sort tout heureux de cette belle journée qui s'annonce, excepté le policier qui l'aborde. Problème : c'est un flic raciste. Problème (qui ne devrait pas l'être) : le jeune homme est noir. La rencontre des deux antagonistes dégénère à la grande surprise du jeune, qui se retrouve bientôt étouffant sous le poids du policier, le suppliant "qu'il ne peut plus respirer" ("I Can't Breathe..."), et meurt sous les objectifs des passants. Oui, ça nous rappelle l'histoire terrible de George Floyd, étouffé à mort par un policier dont le procès se tient en ce moment-même. Sauf que le court-métrage ne s'arrête pas là, il va toutes nous les montrer, ces histoires aberrantes de bavures policières... Abattu en plein dos alors qu'il s'en va (comme des airs de l'affaire Jacob Blake), descendu dans l'appartement (Atatiana Jefferson ? Tuée chez elle parce qu'elle regardait par la fenêtre. Ou encore plus inimaginable, cette dame descendue en 2020 chez elle dans son lit, en train de dormir, de plusieurs balles... On ne sait pas bien comment le meurtrier peut plaider l'erreur), confondu avec des ravisseurs ("bah il est noir, ça ressemblait", les entend-t-on presque déjà dire, à la barre du tribunal...), clairement il semble ne jamais y avoir d'échappatoire à cette boucle infernale. "Peut-être en dialoguant avec le raciste", propose la jeune amie, pour lui montrer que l'on est tous pareil et égaux... Ah, c'est beau, la naïveté. Et le court-métrage prend un malin plaisir à défaire ce cliché du monde des Bisounours : le raciste est un tueur sadique et incurable. On termine donc l'aventure du jeune homme sur le triste constat actuel : on en est toujours à attendre que de vraies mesures soient prises contre ces actes de "bavures" (mon œil) dirigées, car les victimes peuvent toujours supplier, on les laisse s'étouffer, et les meurtriers à képi peuvent récidiver, ils sont souvent couverts (heureusement, cela commence à peine à changer avec la forte mobilisation Black Lives Matter). On reste ému en voyant défiler les noms des personnes abattues et les contextes hallucinants (marqués à côté) dans lesquels l'assassinat a eu lieu. On aimerait tellement dire "Plus jamais ça", mais on n'y croit pas, alors on préfère ne rien dire et se rappeler. Leurs noms. Say their names.

Aude_L
8
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le 13 avr. 2021

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