« Car vous me permettez Nastenka, de faire récit à la troisième personne parce qu’à la première j’aurai terriblement honte. » (Les Nuits blanches, Dostoïevski)
Dans Humain, trop humain, Nietzsche écrit « Ce n’est pas dans la façon dont une âme s’approche d’une autre mais dans la façon dont elle s’en sépare, que je reconnais son affinité et sa parenté avec elle ». Elle se trouve cruellement adaptée à ce film de James Gray. Two Lovers, est un sommet du cinéma de Gray, combinant sa personnalité formelle et son propos dostoïevskien.
La distinction du style de James Gray, passe avant tout dans une maîtrise formelle classique impressionnante. Impressionnante mais pas oppressante, au contraire ; on se laisse emporter dans ce calibrage millimétré, dans le mariage parfait du son et de la lumière. Toutefois, ce cadre – en apparence froid et fixe – n’est qu’une étape vers la recherche d’émotion, véritable ambition du réalisateur. Pour cela, il lui suffit d’altérer son système formel pour lui permettre de faire émerger dans toute sa dimension une histoire touchant à l’intime, y compris du spectateur.
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