C'est une cité lunaire, poussiéreuse et grise aux mains d'un dictateur obsédé par la vie éternelle. D'abord intrigué par le décor et les personnages insolites de Bilal, on est vite décontenancé puis ennuyé parce cette forme de polar futuriste. Le sujet politico-criminel du réalisateur-décorateur se nourrit de personnages énigmatiques et de propos pour le moins évasifs sur le sens de leur action. Pour tout dire, on ne comprend pas grand'chose à cette misen scène et à ce charabia ésotérique. Alors, on tente, vainement, de découvrir une quelconque parabole politique ou philosophique. Les lents mouvements de caméra de Bilal et l'interprétation affectée finissent enfin par nous détourner complètement d'un récit qui dévoile progressivement une action et des decors qui semblent bien étriqués. Ses idées, son esthétique et le formalisme du film ne font pas pour autant de Bilal un cinéaste accompli, et le souvenir qu'on conservera, peut-être, de son sujet est le beau visage, lisse et diaphane de July Delpy.