La bête qui gronde aux tréfonds
La comédie de la vie versant ubac.
L'histoire des gens normaux, la tristesse de la banalité, la violence non loin, les défauts en bandoulière. L'inquiétude d'être, la confrontation aux rêves brisés sur les écueils de la vie.
C'est saisissant dès le début (attention âme sensible. Je dis bien âme, car dans ses pires moments le film se tourne plus vers la suggestion que la démonstration, mais l'impact n'en est pas moins féroce)
Peter Mullan est hallucinant, minéral, inquiétant, volatile, imprévisible, ignoble parfois. Si humain et véritable que c'en est dérangeant.
Sa partenaire Olivia Colman ne dénote pas, loin de là. Elle est le support à première vue fragile de cette force vive, un esprit à la dérive, une femme en recherche de beaucoup. Elle est éblouissante de subtilité, et de variations d'expressions.
Et l'espoir de rédemption va son chemin, sans le détour par le pathos ou l'assagissement consensuel. Les fracas guettent et ne s'éteignent.
Une autre pierre précieuse sur le chemin du cinéma social d'outre-Manche.