Une odyssée de l'espace à la sauce ukrainienne ne peut ressembler à son équivalent américain, non seulement en fonction des moyens alloués mais aussi par l'état d'esprit. Pavlo Ostrikov a mis 7 ans pour concrétiser son projet mais le résultat vaut l'investissement, mêlant habilement les références attendues (un clin d’œil à Kubrick, en passant) et une certaine originalité dans un récit qui doit beaucoup à la personnalité de son héros, convoyeur de l'espace, soit une sorte de prolétaire comparé aux astronautes (cosmonautes), ces héros que l'on a l'habitude de côtoyer dans les étoiles. C'est un ton tragi-comique qui fait tout le prix de U are the Universe, qui multiplie les scènes d'interactions entre l'homme seul et son robot assistant, avant de basculer sur tout autre chose, que l'on peut qualifier de romantisme astral. Très adroitement, le scénario du film, qui menaçait de devenir répétitif, se régénère de lui-même avec deux twists coup sur coup, dignes d'un blockbuster américain, sauf qu'il incorpore un enjeu poétique qui nous mène tout droit vers un dénouement délicieux. Précisons tout de même que le même acteur est à l'écran pendant 100 minutes, coincé dans son habitacle, et qu'il ne nous ennuie jamais par sa faconde et son sens de l'ironie permanent. Volodymir Kravchuk, tel est son nom, et dommage si sa tête ne vous revient pas car il occupe l'espace, c'est le cas de le dire, avec un certain panache.

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le 11 nov. 2024

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