Hilarant , imprévisible , noir à souhait , cette comédie tragique voire cette tragédie comique raconte l'histoire d'un éternel perdant méprisant , égoïste et matérialiste qui va se perdre au milieu d'une Amérique profonde outrancière où la satire manifeste s’exerce au sein d’un univers violent et détraqué. Et cette "prison" à ciel ouvert ou s'abat une chaleur caniculaire dans un décor westernien impose d'entrée notre loser dans cette hostile nature .. L'avant heure du sketch de Patrick Timsit ("Vacance à Koumac") ^^ . Ben les mésaventures de notre perdant comme aux autres personnages , on va dire qu'ils l'ont un peu cherché dans la merde qu'ils vont se mettre ainsi que leur sort qui leur sera réservé . On rit de bon cœur tout en se disant ( le spectateur que nous sommes) "bien fait pour vos gueules" .
Lorsque Oliver Stone s'attaque pour la première fois au film noir , il se porte sur le script d'un stand-upper John Ridley , devenant alors scénariste et romancier et qui venait d'achever son tout premier ouvrage, "Stray Dogs" . Ridley alors chercher à se faire un nom dans l'industrie cinématographique . À ce moment là , Stone était à la recherche d'une transition voulant sortir de sa zone de confort ( il avait derrière lui un pic de sa carrière multi récompensé pour "Platoon" , "Né un 4 juillet" , "JFK" , un troisième volet de sa trilogie sur la guerre du Vietnam "Entre ciel et Terre" et autre biopic consacré au président américain avec "Nixon" -pour achever cette trilogie en 2008 avec "W : L'Improbable Président") comme il était déjà sorti dans cette zone en 1994 avec le violent visuelle et verbale de "NBK " et qui suscita une vive polémique à sa sortie . Il pressent plus qu'un potentiel dans cette nouvel de Ridley quitte à le d'évincer (et il le fera) . Il entamera alors une réécriture . Le budget est modéré , son casting est porteur ( Sean Penn -le bad boy le plus côté d'Hollywood interprétant ce fameux loser- , la jeune Jennifer Lopez de l'époque , Nick Nolte, Powers Boothe ou encore le jeune Joaquin Phoenix ) . Malgré son synopsis d'un petit escroc fauché qui s’enfuit dans le désert pour échapper à ses dettes de jeux et à la mafia russe qui menace de le tuer contraint de s’arrêter dans un village d’Arizona tout en rencontrant une séduisante jeune femme, dont il s’éprend instantanément ou celle-ci lui propose un marché de tuer son mari en lui promettant une belle somme d’argent , "U-Turn" n'aura jamais aussi bien porté son nom de "Ici commence L'enfer" , car il connaitra un fiasco . Pire ? Il vaudra même à Stone (..junkie , stone , stone junkie .. -Curtis Mayfield chanson "Stone junkie". 1971-) une nomination dans la catégorie pire réalisateur aux Razzie Awards. Mais , tout comme la mésaventure qui était arrivé au fou hollandais Paul Verhoeven à son film "Showgirls" , "U-Turn" sera réévalué et acquiert une réputation nettement plus flatteuse au point de devenir l’objet de culte d’une poignée d’initiés. Merci les DVD et les diffusions en télévision que moi j'avais découvert sur Canal .