Plutôt une bonne pioche Netflix que ce « Ultras » signé Francesco Lettieri. Premier long métrage du réalisateur. J’ai été happé par cette plongée au sein des Ultras de l’équipe de foot de Naples. On s’éloigne du cliché du facho qui tape du flic pour se recentrer sur un drame humain. Les démons du passé empêchant d’aller de l’avant tout en étant mêlé à une filiation.
Le budget est géré intelligemment puisque l’on a qu’une seule scène dans un stade. Le reste sera hors champ et raccord avec nos protagonistes (bannis ou trop jeunes). Ce qui permet de faire un focus et d’observer l’évolution de nos hommes.
Car il s’agit d’un cinéma d’hommes on ne va pas se le cacher. Le traitement de la femme laisse peut-être à désirer mais je ne lui en tiens pas rigueur dans la mesure où ce n’est pas le sujet.
Et j’ai aimé la mise en scène dans ce film qui essaye pas mal de choses, bien que ce soit vu ailleurs. On a le plan caméra derrière l’épaule à la Aronofsky, des plans de drones aériens (on voit un peu trop que c’est un drone d’ailleurs dans le dernier plan), ou encore un travail sur le son dans les boîtes de nuit ou lors des bastons.
Je ne comprends pas la distance qu’a le film sur son carton d’entrée précisant qu’aucuns ultras n’aient participés à l’œuvre ou encore que tous les protagonistes ont été inventés. Du coup je me pose des questions sur la pertinence du projet en lui-même s’il ne reflète aucunement la réalité. C’est un peu ma réserve.
A défaut d’être original, le clap final fonctionne et fait ressortir les qualités du film mais hélas demeure très prévisible, Ultras reste un solide premier film. Un début de carrière prometteur pour un réalisateur à surveiller, surtout si on lui confie un budget plus confortable à l’avenir.