"Ultras" s'attèle en théorie à une scène compliquée à appréhender et forcément contestée : le monde des Ultras. Le film n'a effectivement pas du tout été approuvé par les Ultras napolitains. C'était évident qu'il n'allait pas l'être. Personnellement, j'ai détaché ce film d'une œuvre autobiographique du milieu car c'est bien moins que ça. C'est obligatoire pour ne pas commencer à se plaindre des personnages, les attitudes, les gestes.
Durant les 45 premières minutes ce n'est même pas du tout un problème. On y voit surtout la cohabitation de 3 générations d'ultras (l'ancienne : les créateurs du groupe et IDS, les actuels, et les jeunes) et des quelques points de désaccords (les banderoles, les déplacements) qui vont avec le quotidien d'un groupe. Rien de bien méchant.
Il y'a deux personnages principaux :
- Sandro, un membre fondateur et ancien capo qui tente de se détacher de son passé depuis qu'il est interdit de stade.
- Et Angelo, un jeune qui a besoin d'un mentor pour trouver sa place dans son Monde.
Entre les discordes générationnelles en interne et les rivalités externes (Rome), les choses s’enveniment sur la deuxième partie du film : plus de drogues, plus de violences. C'est forcément la partie qui n'aura pas pu plaire aux Ultras (les vrais).
Néanmoins, je n'ai pas eu le sentiment que ce film prétendait être plus qu'une fiction donc cela ne m'a pas gêné, au contraire des "reportages" sans autre but que de nuire au milieu qu'on peut parfois retrouver. Le nom du film, sans doute très bon pour le marketing, est en revanche trop présomptueux et donc de mauvais goût. C'est un film qui raconte une Histoire, SON histoire de façon assez conventionnelle pour un film du genre. Ce n'est pas un film sur les ultras. Ils servent à donner un contexte à la narration.
Pour conclure, c'est un film "acceptable" sans rien d'exceptionnel. Mais les napolitains n'ont pas tort car ceux qui ne seront discerner la fiction de la réalité se feront une image néfaste des ultras. Cela serait sans doute le cas si un tel film était tourné sur des supporters français dans un pays qui n'a jamais cherché à les comprendre.
Cela dit, pour m'être déplacé en away à Naples, les conditions réelles d'un déplacement ne sont pas non plus faites pour nous donner une bonne opinion de Naples. C'est déjà là que l'exemple devrait être donné. Donc tous les torts ne doivent pas tomber sur ce qui n'est qu'une simple oeuvre de fiction à regarder et oublier dans la foulée.