Ce film va vous laisser cinématographiquement ultra-violé. #BLAGUEDEMERDE
On m'avait tellement déconseillé ce film, tellement craché dessus, tellement dit que j'allais perdre mon temps, que ça ne servait à rien, que ce n'était même pas un nanar mais bien un navet... Pour tout vous dire, le vendeur de la boutique de DVD me l'avait même donné (en blu-ray, grand prince) pour s'en débarasser, parce que je m'amusais à défendre Battleship, tout en lui avouant ma déception face au cinéma de Kubrick de manière générale (forcément dire ça à un cinéphile qui a fait de sa passion son métier ça lui a blanchi les quelques cheveux qui n'étaient encore que gris)
Bref, décidant d'à son tour me troller, il m'a donc offert ce chef d'oeuvre qui selon lui gâchait son rayonnage depuis trop longtemps.
Il a fallu plus d'un an pour que je finisse par enfin regarder cette pépite gracieusement offerte, ma moitié refusant catégoriquement de remettre les yeux sur cette bouse (ou un qualificatif du genre)
Aujourd'hui j'ai enfin pris le temps de donner sa chance à ce film, fier à l'avance à l'idée de faire rager mon entourage en le défendant dans les débats cinéphiliques. Las. Mis à part le générique en mode comics plutôt stylé (même si niveau représentation caricaturale de la femme dans le genre on posait déjà les bases) j'ai assez rapidement déchanté. Alors, pour être totalement honnête, esthétiquement y'a quelques trucs qui marchent... sur le papier du moins: les décors hyper graphiques offrent bien une atmosphère visuelle assez stylée mais tout semble sorti d'une cinématique de jeu vidéo elle-même déjà datée. Certes le film à 10 ans mais quand même je crois me souvenir qu'on savait déjà mieux faire à l'époque.
Mis à part ces partis-pris visuels, qui passent vite de l'effet de style gratuit au gimmick lassant (V. change de couleurs de cheveux et de vêtements au gré de son humeur (ou pour s'assortir à la pièce dans laquelle elle pénètre?) V. met des lunettes, travelling vers le reflet dans les lunettes pour arriver sur la scène reflétée, le travelling continue jusqu'aux lunettes de l'antagoniste, on rentre à nouveau dans le reflet pour revenir sur V. donc...) ,il n'y a rien.
Le chorégraphe est aux abonnés absents, le monteur se retrouve forcé (par les rushes ou par son réal?) à cliper tout ça sans se soucier du raccord pour donner un semblant de dynamique aux combats et courses-poursuites. C'est quand même balot, dans un film d'action, de justement rater lesdites scènes d'action. Attention, je ne dis pas que le film réussit les autres hein... Disons que ça pique juste moins. Ah si y'a un truc cool quand même: William Fichtner joue dans le film. Enfin c'est cool pour nous (ou en tout cas pour ceux comme moi qui lui trouvent une classe naturelle), pas trop pour lui.
Tenace, j'ai laissé le film se dérouler en espérant toujours au fond de moi pouvoir défendre ça au second degré (ou plus si nécessaire) tout en me demandant comment était-ce possible que tous les personnages aient des peaux aussi lissées/plastiques et surtout pourquoi chaque plan sur le visage de Milla Jovovich la montrait invariablement affublée d'une région nasale FLOUE (?) (et aussi pourquoi ce curieux fait ne touchait pas les autres protagonistes)
Finalement, arriva ce qui devait arriver: JE ME SUIS ENDORMI. PENDANT UN ENCHAINEMENT DE SCENES D'ACTIONS. PLUS PRECISEMENT PENDANT LE CLIMAX QUOI. Genre V. rentre dans le QG des big méchants pour tout dégommer!! CE QUI AURAIT DU ÊTRE LA SCENE LA PLUS EPIQUE DU FILM DONC!!! Bon du coup j'ai pas eu le courage de relancer les 20/25 dernières minutes du film à mon réveil... Je ne crois pas qu'à ce stade-là ça aurait pu sauver le film...
Bref, je comprends mieux tous les échos sur ce film, je comprends mieux ce diagramme de notes SC rarement vu, je comprends mieux le dégoût du vendeur de la boutique de DVD. Vous aviez raison vous tous qui m'avez prévenu. Pardon.
Ne faites pas la même erreur que moi.