Un film de Denis Villeneuve, c’est rarement banal… Et ce premier long métrage est loin de faire exception … Le titre lui-même a de quoi nous intriguer.
Un 32 août sur terre mêle avec brio incongruité, humour et tragédie. On ne peut s’empêcher d’avoir pitié de ce pauvre Philippe réquisitionné par sa meilleure amie, Simone, pour lui faire un enfant… C’est tout ce qu’elle en attend, apparemment… Mais c’est cruel parce qu’il est fou amoureux d’elle et qu’il est en attente d’une vraie relation avec elle.
Cette histoire pleine de la complexité humaine comporte en son centre une longue et magnifique séquence dans le désert blanc de Salt Lake City. Ils se retrouvent là perdus dans ce no man’s land. Lieu symbolique de leur relation qui n’arrive pas à se dire, qui n’arrive pas à se vivre. Lieu symbolique aussi de l’existence humaine au cours de laquelle l’homme se demande parfois à quoi se raccrocher. C’est ce qu’exprime Philippe alors que nous ne voyons que leurs deux silhouettes au sol dans le sable blanc dans un plan en plongée vertigineux : « Simone, plus je sais de choses, plus j’ai de doutes ». Magnifique parole qui résume très bien la condition humaine et le « véritable savoir » qui est de savoir qu’on ne sait rien !
Vérité renforcée par la chanson de Robert Charlebois : C’est pour ça « Quand je regarde loin au fond de moi, je ne comprends plus rien ».