Oooh la petite perle. Conseillé par Dolan dans son vidéoclub sur konbini, j'en avais presqu'oublié que Denis Villeneuve était un réalisateur Québécois à l'origine.
Devenu depuis grand réalisateur mais auquel, depuis son virage hollywoodien, j'ai toujours reproché le côté trop bien fabriqué de productions ne déviant jamais de leurs cahiers des charges.
J'espérais donc ici retrouvé le supplément d'âme seulement rencontré dans Incendies.
Et bien bingo ! Place au désordre, aux idées déraisonnables. Et ça fait du bien.
Le pitch: Simone, abasourdie après un accident de voiture, se rappelle une promesse faite par le passé avec son meilleur ami, Philippe. A savoir, la possibilité de faire un enfant ensemble s'ils n'avaient pas encore trouvé chaussures à leurs pieds à l'orée de la trentaine. En couple mais secrètement amoureux de Simone, Philippe accepte, mais à une condition: cela doit se faire dans le désert.
La suite??? Un manque de spontanéité au moment d'accomplir l'acte. Et non, pas de dunes à Salt Lake City. Du sel et rien que du sel à perte de vue. J'en avais même le goût dans la bouche.
Puis le taxi s'en va et nous laisse seul avec ces deux personnages plus qu'attachants.
Bon je dois préciser que j'ai déjà du mal à ne pas fondre devant une interprétation québécoise, quelle qu'elle soit. Le scénario brinquebale entre l'errance de leur projet initial, le dilemme de Philippe et les difficultés rencontrées pour retrouver leurs chez eux. Le tout admirablement filmé et mis en scène dans cette fin de décennie 90 si charmante à l'écran.
"Je te laisse le reste de la planète, ça me semble raisonnable". Comprendra qui l'aura vu. Mais petit exemple du genre de petites choses auxquelles on a le droit. Ajouté à cela des petites gouttes de lâchés prises et d'émotions bien sentis et parfaitement distillés. Résultat: un récit savoureux, intime et tendre, léger sans éluder. Denis en serait-il encore capable?
PS: pas d'explication pour ce 32 août qui laissera place au 33, 35 etc... J'ai pas saisi mais c'est pas très grave en fait.