Il n'y a pas si longtemps, j'aurais honni ce film. Un acteur principal soit disant peintre qui ne fait que danser et chanter, un Paris idéalisé et stéréotypé, une romance à 2 balles omniprésente, un surjeu massif, une actrice tâcheronne, des décors en carton kitch au delà du supportable, et surtout, un scénario inintéressant avec un final gloubiboulguesque incohérent puisque le couple fanfaronne alors qu'ils feraient mieux de montrer un peu plus de mélancolie pour coller à leurs sentiments. Bien commode ces petits fondus enchaînés pour signaler une pensée autant qu'un rêve, nul besoin d'histoire quasiment, les numéros réels s'enchaînent aux numéros musicaux fantasmés sans aucun temps mort mais en délaissant complètement l'intérêt normal d'un film.
Oui mais pourtant, je ne sais pas pourquoi, j'ai vraiment dû prendre un coup de vieux, je suis resté béat et niais comme Wall-E devant son écran, poussant soupirs de bien-être et zygomatiques à voir Gene Kelly et ses deux compères partir en vrille quand ça les chante sur une musique détonante et pointilleuse et une caméra chercheuse de cadres composés enchaînés à coups de plans séquences herculéens. Gene Kelly est un distributeur de joie et Oscar Levant qui joue le copain pianiste à la cool apporte vraiment la touche de comique grinçant qui sauve pas mal de scènes, notamment lorsque Georges Guétary commence à en faire trop, c'est à dire souvent. Son morceau fantasmé au piano est aussi énorme.
Donc, film de tarlouze j'aurais pensé à un moment quand même... Mais brillamment surpassé par de la joie et du bonheur comme ça fait plaisir d'en manger en ces temps sombres de dépression et de glauque gratuit.
En attendant, Leslie Caron, bonne danseuse mais une puissante envie de lui déchausser les dents quand même.