Un italien d'une trentaine d'années rêve tellement de l'Amérique qu'il se croit originaire du pays, de Kansas City, qu'il va voir sans arrêt des films américains, son idole s'appelle Joe Di Maggio... mais il ne sait à peine parler un mot d'anglais. Tout en s'accrochant à ce rêve qui consterne ses parents, avec qui il vit, et sa petite amie, qui rêve de s'engager avec lui, il menace fréquemment de se suicider si on ne lui donne pas la nationalité américaine.


Le personnage que joue Alberto Sordi, Nando Moriconi, a déjà été utilisé dans un autre film du même réalisateur (sorti la même année), Les gaîtés de la correctionnelle, que je n'ai pas vu. L'acteur compose ici le caractère type de l'italien, mais en poussant les potards plus loin, et si ça ressemble le plus souvent à un film à sketches, j'ai trouvé ça réjouissant, car au fond, ça moque une tendance survenue après la guerre pour bon nombre d'italiens ; le fait de quitter leur pays pour rejoindre la terre promise qu'était l'Amérique. Pour l'anecdote, c'est aussi la première apparition au cinéma de Ursula Andress, qui incarne une actrice blonde.


Le personnage de Sordi est surtout amusant, car il ne comprend jamais l'anglais ou presque, ce qui vaut des scènes de quiproquos parfois décalées où il croise un touriste américain, et il lui répond à chaque fois à côté. C'est bien entendu loin des comédies à succès des années 1960, mais je suis par exemple étonné d'une réplique de Maria-Pia Casilio, sa petite amie, qui dit de Sordi (son personnage) qu'il n'est qu'avec elle pour lui faire l'amour, ce qui me semble assez osé dans l'Italie de l'époque.

Boubakar
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le 13 juin 2023

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