Sorti un an après Le fantôme de Barbe-Noire, Un amour de Coccinelle souffre un peu de la comparaison avec la précédente réussite de son excellent réalisateur Robert Stevenson. Outre la présence commune de Dean Jones, le principe de base des deux films est relativement similaire, à savoir un protagoniste victime d’un phénomène surnaturel auquel personne ne croît. Seulement, là où Le fantôme de Barbe-Noire multipliait les quiproquos et les situations cocasses, constituant pour notre plus grand plaisir un film rythmé et très souvent hilarant, Un amour de Coccinelle met beaucoup plus de temps à démarrer, comportant de nombreuses longueurs, ce qui n’exclut pas la présence de certaines scènes ou répliques cultes (le policier qui veut verbaliser à cause de l’oubli du frein à main, l’ayant lui-même oublié, les hippies au café, la saoulerie au café irlandais…). Mais l’humour reste plus basique et fait moins rire que dans les précédents films de Stevenson, en tous cas dans la première partie du film.
En revanche, une fois que le film embraye vraiment, il ne ralentit plus. La dernière demi-heure du film est bien plus hilarante, grâce à la confrontation sur le terrain entre Thorndyke et Douglas, et n’est pas sans faire penser à La grande course autour du monde de Blake Edwards, en aussi drôle, et au moins aussi inventif. C’est cette succession de scènes cultes (la scène de la mine, Séraphin utilisé comme contrepoids ou qui ressoude la voiture en train de rouler, la roue de charrue pour remplacer une roue détachée, etc…) qui convainc réellement et permet de relever un film trop sage pendant sa première partie, et qui reste destiné en priorité à un public enfantin. Mais c’est toujours avec plaisir qu’on replonge dans l’esprit bon enfant des studios Disney des années 1960, sans doute la décennie où la magie de leurs productions était à son paroxysme.