A un moment, durant le film, le couple sort du cinéma. Le jeune homme fustige le cinéma français qui se regarde le nombril, bavard, etc.
C'est sacrément gonflé.
Parce qu'il est bien français, parce qu'il est très littéraire dans ses dialogues. Cela demande un petit temps d'adaptation.
Ensuite, cette histoire qui porte bien son titre dévide le temps et sait ménager de longues séquence silencieuses qui évoquent avec poésie et pudeur l'adolescence, le soleil de vacances qu'on ne retrouvera jamais et la vigueur à la fois foudroyante et unique des premiers émois d'un individu.
Le temps passe et les émotions initiales se transforment, structurent la jeune femme qui y construit son identité, tiraillée entre le désir de les revivre et la certitude qu'elle doit en faire le deuil.
Le film fait en outre une très belle incursion du côté de l'architecture, milieu dans lequel évolue l'étudiante. Son prof et amant est un superbe personnage.
Par cette simplicité, des comédiens sereins et habités, on a affaire à un très beau film.