Mais d'où sortent les héroïnes de Mia Hansen-Love ? Où va t-elle chercher ces jeunes fleurs perdues, mélancoliques et douces qui s’essayent à la vie et à l'amour ? Camille, jeune lycéenne de 15 ans est studieuse et bien élevée mais elle connait pour Sulivan, qui lui rêve d'ailleurs, un amour de jeunesse fougueux, intense et prenant. Elle pourrait mourir d'amour pour lui qui l'abandonne dans une lettre. Le film retrace d'abord leur histoire d'amour, à Paris et au bord de la Loire, ils n'ont pas besoin de se parler beaucoup pour se comprendre et s'aimer lentement au gré de ses magnifiques paysages que filme Mia Hansen-Love. Son actrice, la douce et timide Lola Créton donne un air de roman à Camille, tout droit sorti de la fiction, elle subit un apprentissage, celui de la vie, elle qui ne peut vivre que pour l'amour, que par l'amour. Elle devra faire son chemin toute seule et faire de "l'influence des lieux" qu'elle ressent une force, un métier.

Le film fait l'économie des dialogues, on se promène au bord de la Loire, à vélo, dans les larmes de Camille, dans les lettres de Sulivan puis dans les grands bâtiments de l'architecture. Et Camille grandit, s'affranchit sans jamais tout à fait faire le deuil de son amour pour lequel son coeur sera toujours pur, pour qui elle réinventera chaque fois sa vie sans savoir ce qui l'attire vers lui.

Douceur, lenteur et mélancolie sont les thèmes chers à Mia Hansen-Love et c'est encore dans de longs et beaux plans quasi muets qu'elle suit le parcours de son héroïne, toujours cette fraîche et douce jeune fille au visage pâle qui découvre peu à peu la vie. Ce sont des films d'éducation à l'image des romans d'éducation que propose Hansen-Love, des films inclassables ni dramatiques ni simplement sentimentaux, des films qui prennent une héroïne en pleine jeunesse et la laisse au début de la vie d'adulte encore fragile mais prête à affronter le courant de la vie, s'affranchissant d'un amour idéalisé, comme un chapeau emporté au gré du fleuve, Camille se jette dans la vie et tout reste encore à apprendre ... Une poésie, un hors temps qui fait respirer l'air frais de la Loire et la douceur de la jeunesse.

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le 30 mars 2013

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eloch

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