Un film qui montre bien la mécanique déshumanisante d’un certain management lié à un capitalisme sans complexe. Dans toutes les strates sociales, chacun quelque soi sa place dans une entreprise en subit les conséquences, certains plus que d’autres, cela jusque dans la vie intime, à travers leurs symptômes de burn out, leur mal de vivre. Stéphane Brizé autopsie avec justesse ce qui se dissimule sous ce langage trompeur, la perversité d’un système avec ses injonctions paradoxales, injustes et méprisantes, la violence dite « ordinaire » du monde du travail du côté de ceux qui décident. Le discours managérial qui tend à exprimer les orientations stratégiques des entreprises, sous prétexte de mobiliser et fédérer les équipes, soumet les cadres à des objectifs contradictoires dans un univers économique marqué par la concurrentialité, la mondialisation néolibérale. Cela contribue de ce fait à l’écrasement des individus et du système.La souffrance au travail et la maltraitance en milieu professionnel sont désormais fréquentes, les problématiques psychiques obligent à considérer l’importance des pratiques et logiques managériales dans la production des symptômes et des pathologies que présentent les sujets en difficulté ou en souffrance. Entre injonction libérale et discours managérial, Brizé témoigne avec justesse d’une violence broyant vie privée, lien social et dignité.