Ce devrait être un plaisir de retrouver Charles Berling dans un premier rôle, au côté d'un excellent représentant d'une nouvelle génération, Swann Arlaud, excellent dans Petit paysan, et qui est tout aussi formidable dans Grâce à Dieu de François Ozon, qui sort prochainement. Hélas, Un beau voyou se révèle d'une très grande platitude dans sa mise en scène, c'est un premier film mais quand même, et surtout basé sur une énorme coïncidence à son démarrage (la première rencontre entre les deux futurs duellistes) déjà difficile à avaler, et à laquelle succèdent plusieurs invraisemblances narratives qui font oublier les quelques qualités de ce premier long-métrage. On voit bien ce que recherche le réalisateur, Lucas Bernard, non pas une enquête policière à suspense (le spectateur a les clés depuis les premières minutes), mais un ton décalé de comédie, quelque part dans les contrées où Pierre Salvadori se meut depuis des années avec aisance. Quelques scènes sont réussies : un repas animé, notamment, et l'ultime confrontation entre les deux personnages principaux. Mais c'est trop peu et l'on regrette d'ailleurs que Berling et Arlaud ne soient pas plus souvent ensemble à l'écran. Le film passe de l'un à l'autre sans véritable ligne directrice et essaie de se donner un peu de hauteur en se hissant de temps en temps sur les toits de Paris. Tout cela est bien joli mais comme on n'y croit pas et que l'on sourit à peine, ennuyé de voir nos deux comédiens limités par le texte et surtout les situations qu'on leur donne à jouer, c'est vraiment peine perdue.