Intéressant ce petit film. Je ne connaissais pas du tout, une bonne surprise.


On trouve de bonnes idées dans le scénario : le plus intéressant, pour moi, c'est la construction des personnages. Ils sont caractérisés et connaissent une belle évolution, le tout étant finement exploité. Ce qui m'a moins plu, c'est la structure, même si elle fait la part belle aux personnages. En effet, arrivé à la moitié du film (ou un peu plus loin), on change de ton, de registre. Le problème, c'est que la redéfinition des objectifs prend un peu de temps et ainsi on se demande pendant 20 bonnes minutes au moins de quoi sera faite l'intrigue désormais. Une fois que ce deuxième film est lancé, ça fonctionne assez bien : je retiendrai surtout le parallélisme entre la mer et le prisonnier, ainsi que leur confrontation finale. Mais cette partie, aussi sympathique soit-elle, souffre d'un manque d'approfondissement : ça aurait pu être poussé plus loin. Les conflits sont d'ailleurs moins nombreux dans cette deuxième partie, même si cette chasse à l'homme s'avère plaisamment orchestrée. Disons que cela aurait pu être pire : les scénaristes ont réussi à relancer l'intrigue avec les mêmes cartes plus ou moins, il ne s'agit pas d'une redistribution complète.


La mise en scène est également appréciable : c'est fort typé années 70, avec des zooms, du gros grain, des traveling pas toujours adroits, mais j'aime ce style. Les acteurs sont très bons : Alberto Sordi excelle tant dans le registre comique que dramatique. Et puis Shelley Winters que je n'avais pas reconnu mais que j'ai tout de même trouvé séduisante, du moins dans la première partie du film ; le travail de maquillage à son égard est remarquable ; celui sur Alberto est moins réussi mais reste intéressant pour marquer le coup. N'oublions pas le travail sur les décors qui sont assez bien exploités, bien filmés et complètent ainsi ce que l'on sait des personnages.


Bref, "Un borghese piccolo piccolo" est un film assez intéressant mais qui souffre de quelques chutes de rythme, malheureusement, à cause d'un changement de direction en plein milieu du film.

Fatpooper
7
Écrit par

Créée

le 16 mars 2016

Critique lue 671 fois

5 j'aime

4 commentaires

Fatpooper

Écrit par

Critique lue 671 fois

5
4

D'autres avis sur Un bourgeois tout petit, petit

Un bourgeois tout petit, petit
Alligator
8

Critique de Un bourgeois tout petit, petit par Alligator

Deux films en un. La première heure constitue une sorte d'étude de moeurs qui se focalise sur un personnage central, ce fameux petit bourgeois, un Sordi vieillissant, morne et servile fonctionnaire...

le 31 janv. 2013

6 j'aime

Un bourgeois tout petit, petit
Fatpooper
7

Les mortels

Intéressant ce petit film. Je ne connaissais pas du tout, une bonne surprise. On trouve de bonnes idées dans le scénario : le plus intéressant, pour moi, c'est la construction des personnages. Ils...

le 16 mars 2016

5 j'aime

4

Un bourgeois tout petit, petit
Heurt
9

Drôle et pathétique.

Monicelli signe un petit bijou de comédie dramatique.Si le ton donné en début de film démarre à la façon d'une très bonne comédie italienne.Cette partie raconte la manière dont un petit comptable...

le 21 janv. 2015

2 j'aime

Du même critique

Les 8 Salopards
Fatpooper
5

Django in White Hell

Quand je me lance dans un film de plus de 2h20 sans compter le générique de fin, je crains de subir le syndrome de Stockholm cinématographique. En effet, lorsqu'un réalisateur retient en otage son...

le 3 janv. 2016

122 j'aime

35

Strip-Tease
Fatpooper
10

Parfois je ris, mais j'ai envie de pleurer

Quand j'étais gosse, je me souviens que je tombais souvent sur l'émission. Enfin au moins une fois par semaine. Sauf que j'étais p'tit et je m'imaginais une série de docu chiants et misérabilistes...

le 22 févr. 2014

121 j'aime

45

Taxi Driver
Fatpooper
5

Critique de Taxi Driver par Fatpooper

La première fois que j'ai vu ce film, j'avais 17ans et je n'avais pas accroché. C'était trop lent et surtout j'étais déçu que le mowhak de Travis n'apparaisse que 10 mn avant la fin. J'avoue...

le 16 janv. 2011

108 j'aime

55