Troisième film des aventures d'Harry Palmer interprété par Michael Cain, cette fois c'est l'excentrique Ken Russell qui est aux commandes, pour ce qui n'est que son deuxième long métrage et surement le plus gros budget qu'il aura eut dans sa carrière. Les producteurs n'ont surement pas compris la vision du cinéma du cinéaste anglais et pensaient avoir comme avec les deux films précédent un bon exécutant pour un film de commande. Ken Russell va dynamité les codes de la franchise d'espionnage en imposant ses lubies et son style. On retrouve ainsi dans ce film sa fascination pour les systèmes totalitaristes avec des références à peine masquées au nazisme dans les décors du film.
C'est incontestablement le plus faible des trois films en raison des excentricités dans la réalisation de Ken Russell, qui s'éloigne de l'esprit réaliste des deux films précédent et livre un film de complot mondialiste à l'image de la franchise concurrente des James Bond dans "On ne vit que deux fois" sortie la même année. Ce sera aussi le dernier film de Françoise Dorléac dont on ne comprend pas ce qu'elle fait en Finlande avec son accent français... Elle mourra dans un accident de voiture quatre mois avant la sortie du film.
Pourtant à revoir ce film après l'ère Donald Trump, on se dit que la caricaturale interprétation du général Midwinter de l'époque, ne nous semble plus si caricaturale que ça. Et ses slogans de campagne sont exactement ceux qu'utilisera Trump pour se faire élire.
Le film fut un échec cuisant à sa sortie et mis fin à la franchise pour de longues années. Le producteur Harry Saltzmann tenta de ressusciter la franchise dans les années 90 toujours avec Michael Caine, dans deux films ("Bullet to Beijing" et "Midnight in Saint Petersburg") qui furent jugés si mauvais qu'ils ne seront jamais projetés en salles.