A l'opposé des James Bond, produits à la même époque, Harry Saltzman s'occupait aussi de Harry Palmer, qui était l'autre série d'espionnage anglaise, mais dans un versant plus réaliste. C'est Michael Caine qui incarnera ce personnage pas loin de cinq fois au cinéma, dont le film qui nous intéresse aujourd'hui.
Comme les deux premiers films, Un cerveau d'un milliard de dollars tire son histoire autour du communisme, et comment Harry Palmer va tenter d'enrayer sa progression avec un ordinateur perfectionné et avec l'aide de gentils plus ou moins méchants ou alors des méchants plus ou moins gentils. C'est aussi l'occasion de voir Karl Malden et son nez, un des premiers rôles de Donald Sutherland en médecin, et surtout, c'est le dernier rôle de Françoise Dorléac.
En effet, la soeur de Catherine décèdera d'un tragique accident peu avant la sortie du film.
La production a eu l'idée folle de confier le film à Ken Russell, dont c'est le premier film au cinéma, mais qui avait auparavant une très longue carrière à la télévision.
Il en résulte un film très intéressant, sans doute le meilleur de la série, du fait qu'il essaie d'être moins engoncé dans l'espionnage dit sérieux (on pense aussi à John Le Carré), ceci étant dû aux acteurs, tous très bons. Harry Palmer est un personnage anti-glamour au possible, avec ses grosses lunettes et son bonnet vissé à la tête durant uen grande partie du film. Mais la popularité de Michael Caine grandissant, le film le montre plus souvent à visage découvert, et a même droit à une scène de séduction avec Françoise Dorléac, qui elle n'est pas très mise en valeur malgré un rôle qu'on pourrait appeler de garce.
Les moyens sont là, avec de superbes décors extérieurs en Finlande et aux Etats-Unis, pour une histoire qui est au fond classique, mais dont on passe un bon moment, et un petit pincement au coeur à la dernière scène où apparait Françoise Dorléac...