"Aucune idée ou image qui puisse se rattacher à une explication
rationnelle ne serait acceptée. Nous devions ouvrir toutes les portes
de l'irrationnel et ne garder que les images qui nous surprenaient,
sans essayer d'expliquer pourquoi."
C'est avec ces mots que Bunuel décrit son travail avec Salvador Dali, scénariste du film. Et c'est l'impression que renvoie "Un Chien Andalou", référence du cinéma surréaliste, dans laquelle se succède une série de scènes où toute cohérence de temps et de lieu est bafouée. Malgré cela et sa courte durée (16 minutes muettes), certaines images du film ont marqué au fer rouge les spectateurs de l'époque, et font toujours effet aujourd'hui (l’œil tranché au rasoir, les fourmis sortant du corps, l'homme traînant des pianos avec des cadavres d'ânes...). Fable sur le désir sexuel, provocation pure, tacle de la bourgeoise parisienne : nombreuses sont ainsi les potentiels sens cachés derrière le film, qui fascine encore 90 ans après sa sortie.